La Perpignanaise Léa Tyteca avait été l'une des premières à porter des accusations de viol à l'encontre d'un ancien responsable national des Jeunes Communistes. D'autres ont suivi depuis, partout en France, également au PCF. Bilan : les 2 organisations excluent et suspendent 9 de leurs membres.
Après plusieurs accusations de viols portées par des jeunes femmes, dont la Perpignanaise Léa Tyteca, on apprend que neuf personnes ont été exclues ou suspendues du Parti Communiste Français et du Mouvement des Jeunes Communistes de France (MJCF).
Convention de soutien aux victimes et cellule d'écoute
Les deux organisations ont annoncé, mercredi 10 avril 2019, avoir signé une convention avec le Collectif Féministe Contre le Viol (CFCV), une association qui apporte notamment un soutien moral, matériel et juridique aux victimes. Par ailleurs, une "cellule d'écoute indépendante, externe au PCF" a été créée afin, précise le parti, "de recueillir la parole des victimes, en toute indépendance".
4 exclusions et 5 suspensions
Dans le détail, quatre membres du PCF et du MJCF ont été exclus, tandis que cinq autres ont été suspendus, a précisé le PCF auprès de l'Agence France Presse. Le 3 mars dernier, nous avions appris que l'agresseur présumé de Léa Tyteca, conseiller municipal à Blois et ancien responsable national des Jeunes Communistes, venait d'être suspendu. La jeune militante catalane nous avait alors confié son témoignage, après avoir dénoncé sur Twitter le viol qu'elle aurait subi à Paris, en juillet 2016. Elle a porté plainte.
Secousses en interne
Depuis fin février 2019, les médias se sont fait l'écho de plusieurs témoignages de militantes disant avoir été violées ou agressées. Lhebdomadaire L'Obs avait notamment révélé que lors du dernier congrès du MJCF, le 27 janvier, deux coordinateurs nationaux avaient été nommément accusés par un groupe de militants de "protéger des agresseurs depuis plusieurs années en mettant systématiquement le blâme sur les victimes pour qu'elles quittent l'organisation".
Soupçons en Haute-Garonne
Le 10 mars 2019, nous avions publié un article dans lequel Lola, ex-secrétaire fédérale de l'Union des Etudiants Communistes (UEC) de Haute-Garonne, expliquait avoir alerté de nombreuses fois les autorités du PCF sur les agissements d'un cadre toulousain des jeunesses communistes qui selon elle "jetait son dévolu sur des mineures à qui il proposait de les ramener en voiture quand les rendez-vous communistes se terminaient tard". Le secrétaire départementale du PCF avait démenti avoir été informé de tels agissements.