Plus de 120 personnes ont répondu, mercredi, à l'invitation de Carole Delga, la présidente PS de la région Occitanie, pour avancer sur la question cruciale de l'accès à l'eau. À Narbonne, un projet de modernisation des réseaux d'arrosage permet d'ores et déjà de faire 95 % d'économies.
Élus, représentants des agriculteurs, syndicats, banques... Ils sont plus de 120 à avoir répondu présent mercredi 23 octobre 2024 à l'invitation de Carole Delga pour avancer sur les questions de l'eau. À Narbonne, un projet de modernisation des réseaux d'arrosage permet d'ores et déjà de faire 95 % d'économies. Il illustre bien le mouvement de fond qui s'opère doucement dans la région.
Une baisse de 95% des volumes d'eau
C'est le plus grand ensemble de jardins cheminots de France. Et depuis un an, on y fait de très grosses économies d'eau. Les volumes utilisés ont baissé de 95 %. Pour un résultat identique. Dans les parcelles, les deux vannes cohabitent encore. "Là, c'est le nouveau système avec chaque jardin qui a une arrivée d'eau en pression et de l'eau filtrée qui permet de faire du goutte-à-goutte. C'est beaucoup d'économies", explique Alain Llop, l'ancien président des jardins cheminots de Narbonne.
Cette eau, elle arrive du Canal de la Robine, à 2 km. Une station de pompage flambant neuve permet d'y filtrer l'eau puis de la redistribuer sous pression vers les jardins. "Là, on a canalisé toute l'eau de la Robine qu'on utilise, sans fuite, sans perte, pour utiliser chaque litre d'eau dans les parcelles", explique Alain Adell, viticulteur a Narbonne. Il continue : "Le système est assez simple puisque l'eau arrive dans une piscine sous le bâtiment, elle est pompée par des pompes pour maintenir un circuit en pression et elle est filtrée. Ce qui permet le goutte-à-goutte".
80 hectares alimentés
Aujourd'hui, ce sont 80 hectares qui sont ainsi alimentés. Demain, 1000 hectares de plus. En effet, le système doit s'étendre en 2027 à toute la plaine de la Livière, occupée pour moitié par de la vigne.
Au milieu de ses vignes, Alain souligne : "Elle a été arrosée la dernière fois le 14 juillet, mais par contre, il lui a manqué un peu d'eau pour l'accompagnement et avoir une belle récolte jusqu'au 20 septembre. Elle aurait supporté un arrosage supplémentaire début août". Le viticulteur affirme souffrir de la sécheresse de plein fouet avec des pertes de feuilles au niveau des raisins. "La seule chose qui me sauverait, ce serait d'avoir le goutte-à-goutte qui permettrait de faire un accompagnement plus précis et jusqu'aux vendanges", ajoute-t-il.
"Nous devons demander un statut particulier"
C'est l'union des syndicats hydrauliques du secteur qui accompagne ce projet mis en œuvre grâce à des fonds européens et de la région. Des acteurs essentiels à la concrétisation de tels projets. Et depuis deux ans, les choses s'accélèrent en la matière. Ce mercredi matin, à Bages, à quelques kilomètres de Narbonne, 120 personnes étaient réunies autour d'une même table.
"Nous devons demander un statut particulier au Premier ministre et au président parce que la situation est exceptionnelle, il y a la sécheresse et que la réglementation n'est pas adaptée à la réalité de ce que nous vivons", a déclaré Carole Delga, la présidente du Conseil régional d'Occitanie qui réclame à Emmanuel Macron un statut spécial pour les Pyrénées-Orientales et l'Aude.
La sécheresse aura au moins eu un mérite : celui de réunir tous les acteurs audois et catalans autour d'une même table. Ils attendent beaucoup de concret pour la suite.