Avec 15 voix pour et 6 contre, le conseil municipal d'Amélie-les-Bains a voté hier soir pour la fermeture de l'école de Palalda. Les écoliers devront déménager à la rentrée prochaine. Une décision qui provoque l'incompréhension des parents d'élèves.
Ils sont consternés par la décision de la nouvelle équipe municipale. Les parents des 92 écoliers de la petite école de Palalda, un hameau d'un millier d'habitants, ne comprennent pas cette subite décision. D'autant plus que lors de la dernière campagne pour les élections municipales, Marie Costa, la maire d'Amélie-les-Bains Palalda, fraîchement élue n'avait pas inscrit ce projet de fermeture d'école dans son programme.
"C'est tout simplement un transfert d'élèves. Ce n'est pas une fermeture d'école. Nous voulons seulement la rattacher avec celle d'Amélie. Il y aurait ainsi qu'une seule école avec 200 élèves. Les locaux actuels peuvent si besoin en accueillir le double. De plus, nous voulons créer le pôle d'excellence "Frances Ferrer".
Nous voulons investir dans des activités péri-scolaires grâce aux économies générées par la fusion des deux écoles car l'entretien de l'école de Palalda coûte cher à la commume. Elle est vétuste et inadaptée.
Des arguments que les parents des écoliers palaldéens n'acceptent pas. "Si elle était vraiment vétuste la commission de sécurité aurait déjà fermé l'école" s'indigne Amandine Guitard, une maman d'élève. Toute sa famille a appris à lire dans cette école centenaire de briques et de pierres apparentes "depuis cinq générations".
Et Amandine de renchérir
Fermer l'école, c'est faire mourir le hameau.
Un argument que ne veut pas admettre l'édile de la commune. "Ce n'est pas parce que l'on entend trois cris d'enfants dans une cour d'école qu'on anime un village.".
Hélène Derveau, quant à elle, est catastrophée. "Nous nous sommes installés récemment à Palalda car justement nous recherchions le calme de ce village rural et surtout pour que nos enfants puissent aller à l'école tranquillement à pied en toute autonomie. Si l'école déménage, il n'y a plus de proximité. Ils devront prendre le car et manger à la cantine".
10 classes
Bien sûr, la municipalité prendrait en charge les navettes en car scolaire mais selon les parents d'élèves, "cela va poser des problèmes de circulation et en plus il faut agrandir la cantine pour accueillir les enfants qui voudront manger sur place".
Actuellement les deux écoles totalisent 10 classes donc 10 enseignants. "Si les deux structures sont réunis en une seule école, la direction académique peut décider de fusionner une ou deux classes. Donc prendre le risque de perdre un à deux postes d'enseignants et surcharger les effectifs par niveau" s'indigne un papa venu protester mardi 19 janvier devant l'hotel de Ville parmi la centaine de manifestants avant la tenue du conseil municipal de ce lundi 25.
Recours au Tribunal administratif
Mais peine perdu hier soir. Les six voix qui se sont prononcées contre la fermeture ont réuni quatre de l'opposition mais aussi deux de la majorité. Insuffisant pour bloquer le projet.
Alexandre Raynal, chef de file de l'opposition et ancien maire battu lors du dernier scrutin, est indigné " C'est un projet qui a été concocté en catimini et en quelques jours par la maire. Il n'y a eu aucune concertation. Rien n'etait urgent. Je trouve injuste de vouloir fermer une école qui fonctionne bien. Dans la semaine, je vais intenter un recours au tribunal administratif. "
Les parents, quant à eux, réfléchissent à de futures actions.