A Saint-André dans les Pyrénées-Orientales, le maire a une solution pour freiner les incendies violents à l'avenir. Il propose à des agriculteurs de venir cultiver les terres en friche, en misant sur la bonne volonté des propriétaires.
Tout le monde à Saint-André a encore en tête le terrible incendie d'août dernier. 400 hectares étaient partis en fumée, une population évacuée et des pompiers blessés.
Deux mois plus tard, la commune a décidé de prendre le taureau par les cornes pour l'été prochain. Le maire Samuel Moli propose aux propriétaires de terrains non utilisés de les mettre à disposition ou de les vendre à des agriculteurs.
Remplacer les friches par des cultures
"Lors de l'incendie du 14 août, les friches avaient brûlé de manière foudroyante. Nous souhaitons remplacer tous ces terrains par des cultures, car l'agriculture sert de rempart aux incendies", avance Samuel Moli. Depuis plusieurs jours, la mairie s'attelle à la tâche, plus de 1 000 courriers ont été envoyés aux propriétaires de terrains en friche.
Lors de l'incendie du 14 août, les friches avaient brûlé de manière foudroyante
Samuel Moli, Maire de Saint-André
Bernard Margail est l'un d'eux. Ce propriétaire d'un terrain d'un hectare a accepté de le prêter entièrement à la mairie, séduit par l'idée : "Il est vrai que les landes n'apportent rien, si ce n'est un risque accru d'incendie pendant l'été. Cela m'a paru normal de proposer mon terrain pour un projet agricole", explique-t-il.
Souveraineté alimentaire
Cette initiative permet selon le maire un autre bénéfice, l'indépendance alimentaire du territoire : " La souveraineté alimentaire passe par le développement de l'agriculture. Il faut encourager les agriculteurs à s'emparer de nos nombreuses terres en friche."
Une pierre, deux coups pour les années à venir.
Ecrit avec Marie Boscher.