Le président du parlement de Catalogne, de passage en Suisse pour rencontrer notamment des représentants de l'ONU, a estimé mercredi que de nouvelles élections n'étaient "pas souhaitables", alors que la région espagnole n'a toujours pas de président.
La Catalogne, placée sous tutelle du gouvernement central espagnol fin octobre, est depuis sans gouvernement autonome.
Il faut s'adresser au gouvernement espagnol et aux tribunaux: jusqu'à quand vont-ils empêcher que les investitures (du président de Catalogne, ndlr) puissent être effectives, car c'est le gouvernement espagnol et les institutions de l'Etat, en particulier les tribunaux, qui empêchent les investitures", a déclaré aux médias Roger Torrent.
Les indépendantistes ont obtenu la majorité des sièges au parlement catalan lors des régionales du 21 décembre, mais ils n'ont pas réussi depuis à investir un président, le noyau dur des dirigeants séparatistes se trouvant en fuite à l'étranger ou en prison.
Si un nouveau président régional n'est pas désigné avant le 22 mai, de nouvelles élections régionales seront automatiquement convoquées.
"De nouvelles élections en Catalogne ne sont pas souhaitables"
Mercredi, Roger Torrent a assuré "ne pas avoir l'intention d'épuiser les délais et d'avoir des élections, bien au contraire". "Le scénario des élections est un scénario qui de mon point de vue n'est pas du tout souhaitable en Catalogne", a-t-il insisté.
Ce n'est pas à moi de proposer des candidats. C'est la majorité parlementaire qui propose le nom (...) Actuellement, le candidat à l'investiture est Jordi Sanchez", qui se trouve toutefois en prison.
La semaine dernière, la Cour suprême espagnole a maintenu en prison Jordi Sanchez, ancien président de l'association indépendantiste Assemblée nationale catalane (ANC), alors que M. Torrent avait demandé à la justice de le laisser sortir de prison pour assister au débat en vue de son investiture.
Jordi Sanchez, en détention provisoire pour son rôle dans la tentative avortée de sécession en octobre, s'était déjà porté candidat à la présidence en mars, et la Cour suprême avait déjà refusé de le libérer.
A Genève, M. Torrent a expliqué s'être entretenu avec une haute représentante du Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme, et avec d'autres organisations, dont il n'a pas souhaité dire les noms.
Il a également prévu de rencontrer le maire de Genève et d'autres responsables politiques suisses, mais pas de membres du gouvernement.
Ce voyage et ces rencontres visent à "chercher un soutien international pour la défense des droits et libertés fondamentales et pour une résolution politique du conflit", a-t-il fait valoir, indiquant être ressorti "satisfait" des réunions, qui doivent encore se poursuivre jeudi.