Chaque année, elles sont les premières à arriver sur les étals au printemps. Les cerises de Céret (Pyrénées-Orientales) sont là ! Avec un peu de retard en raison du gel tardif d'avril, qui a fait des dégâts dans les vergers. Et a limité la quantité disponible en ce début de saison.
C'est la particularité des cerises de Céret : chaque année, le climat particulièrement doux et clément de cette commune des Pyrénées-Orientales, permet aux nombreux producteurs de proposer leurs fruits parmi les premiers en France. Mais cette année, les épisodes de gel début avril ont fait des ravages parmi les arbres fruitiers, et les cerises n'y ont pas échappé.
Dans ses vergers, Alexandre Arnaudiès, un producteur indépendant, nous montre les conséquences de l'épisode climatique : "Normalement, on a des bouquets de six ou sept cerises. Vous voyez là, c'est vraiment éparpillé par rapport à une année normale. C'est le gel qui nous a fait perdre toutes ces cerises. Il en reste un peu : en fait ce sont celles qui ont fleuri après le gel." Evidemment, ce sont les variétés précoces qui ont le plus souffert des températures négatives, comme les burlats, en général les premières à arriver sur les étals.
La production a été décimée entre 80 et 100%, selon les parcelles, retardant de quelques semaines l'arrivée des premières cerises : "On devait démarrer la récolte début mai, mais on a commencé seulement en début de semaine, en même temps que les autres régions de France. On est très précoces içi, donc une année normale on est les seuls sur le marché pendant une dizaine de jours. C'est nous qui faisons le marché, donc on arrive à avoir des prix élevés. Cette année, on rentre en production en même temps que les autres régions. Du coup on doit s'adapter aux prix, et les prix ne compenseront pas les pertes," explique Etienne Arnaudiés, le responsable de la coopérative de Céret, qui regroupe une cinquantaine de producteurs.
Des fruits plus tardifs, mais aussi plus rares :"On rentre 500 à 600 kilos de cerises par jour. Habituellement, sur la même période, on devrait rentrer plutôt cinq à six tonnes, " poursuit Etienne Arnaudiès. Avec des conséquences sur l'emploi. La coopérative fait normalement travailler une trentaine de saisonniers, cette année, ils sont entre 3 et 5. La calibreuse, la machine qui permet de trier les fruits selon leur taille, n'est même pas utilisée ! Tout est trié à la main, car la machine nécessite sept personnes pour fonctionner.
Une rareté qui aura évidemment des conséquences sur la disponibilité des cerises de Céret. Habituellement, 90 % de la précieuse production est expédiée en dehors de la région. Cette année, les cerises de Céret seront surtout destinées aux étals régionaux. Seulement 20 à 30% seulement de la production devrait sortir d'Occitanie.