Un cortège funèbre pour exprimer leur colère. C'est le symbole choisi par les agriculteurs des Pyrénées-Orientales pour leur manifestation, ce mardi 26 novembre 2024. Les participants, sont emmenés par la FDSEA et les Jeunes agriculteurs.
Un cercueil en tête de cortège et une centaine d'agriculteurs suivis d'une trentaine de tracteurs : les Jeunes Agriculteurs et la FDSEA des Pyrénées-Orientales, tout de noir vêtus, ont voulu marquer le coup.
Après s'être réunis à la maison de l'agriculture à Perpignan, vers 9 heures ce mardi 26 novembre 2024, ils se sont dirigés vers la préfecture des Pyrénées-Orientales.
#inforoute
— Préfet des Pyrénées-Orientales (@Prefet66) November 26, 2024
⚠️ Dans le cadre d’un mouvement social des agriculteurs ce jour, des difficultés de circulation sont en cours dans le centre-ville de Perpignan, et notamment sur les voies suivantes :
- Avenue de Grande-Bretagne
- Cours Lazare Escarguel
- Rue de la République
- Place… pic.twitter.com/kXgs2OKX1L
Un cercueil pour symbole
Marquer les esprits en reproduisant une marche funèbre, pour symboliser le danger qui menace l'agriculture française. "C'est la mort des agriculteurs et de l'agriculture en France si on continue dans ce sens", explique devant le cercueil Marjorie Banyuls, une jeune arboricultrice.
On a des exploitations qui ferment et mettent la clé sous la porte alors c'est pour montrer qu'aujourd'hui malheureusement on en est là, certains sont à deux doigts de faire des bêtises, on en a déjà évité quelques-unes.
Jean Henric - viticulteur, président des Jeunes Agriculteurs 66
Sécheresse en ligne de mire
Sur toutes les lèvres, c'est le mot "sécheresse" qui revient le plus. "C'est une des revendications principales pour le département", explique Jean Henric le président des Jeunes Agriculteurs 66, avant de poursuivre : "on a eu 5 visites ministérielles et aucune réponse, ça ne s'est jamais vu dans le passé, ils ne trouvent pas de solution, on a l'impression qu'on est abandonnés de la part de l'Etat".
La situation est pire qu'ailleurs car on est le département le plus touché. On a un déficit de trois ans de pluie, les végétaux n'en peuvent plus et on nous parle d'un tuyau qui arrivera dans 15 ans : ça n'est pas possible.
Jean Henric - viticulteur, président des Jeunes Agriculteurs 66
Devant la mobilisation, une passante s'arrête : "c'est tout à fait normal, surtout qu'ici on est une région où on est victimes de la sécheresse, je suis à 100% avec eux".
Promesses et engagements
Autre jeu de symboles : les panneaux de signalisation indiquant les noms des villes et villages des Pyrénées-Orientales. Des bennes entières en sont remplies et les agriculteurs les déchargent devant la préfecture.
"C'est pour montrer qu'on a tenu nos promesses en disant qu'on rendrait les panneaux", explique un agriculteur, en espérant que la préfecture fera de même en retour.
"On espère avoir des réponses à nos questions, on espère vraiment avoir des engagements et pas des promesses parce que ce n'est que le début et si on ne nous entend pas, on restera sur le terrain, il n'y a pas de problème", martèle Jean Henric, viticulteur et président des Jeunes Agriculteurs du 66.
Les agriculteurs espéraient être reçus en préfecture à la mi-journée.
Arrivée devant la MSA
Après être passé à la préfecture, le cortège s'est déplacé jusqu'aux locaux de la mutualité sociale agricole (MSA) de Perpignan.
Les agriculteurs estiment que "l’organisme ne joue pas le jeu, et pèse sur leurs exploitations". Vers 14 heures ce mardi après-midi, ils ont déversé plusieurs bennes remplies de tonnes de gravats : bois, terre et pneus.
Leur passage avait été anticipé par la MSA qui avait installé de gros blocs en béton afin qu'ils ne puissent pas accéder à leurs bâtiments.
Avec les détritus déversés devant la MSA, les agriculteurs ont allumé un feu. Si le rassemblement reste calme, les pompiers interviennent pour éteindre l'incendie.
Écrit avec Jordan Lasserre.