Alors que les agriculteurs français continuent leur mobilisation, les transporteurs espagnols sont confrontés à d'importants difficultés sur les routes françaises. Les routiers venant d'Espagne subissent de plein fouet les conséquences de ces blocages.
En pleine mobilisation des agriculteurs en France, les transporteurs espagnols dénoncent les blocages sur le réseau routier français dont ils sont victimes.
Selon la Fédération Nationale des Associations de Transport en Espagne (Fenadismer), les "189 points de blocage" et les opérations escargots "affectent très gravement" la circulation routière, entraînant parfois des retards dépassant les 24 heures.
Afin de répondre à ces difficultés, le ministère de l'Intérieur a levé les restrictions de circulation des camions le week-end pour faciliter le retour des transporteurs à leurs domiciles ou aux bases de leurs entreprises.
Les gendarmes pointés du doigt
Mais pour la Fenadismer, le véritable problème est ailleurs. Pour la fédération espagnole, l'intervention de la Gendarmerie pour éviter ces blocages à l'entrée des zones industrielles et logistiques, raffineries, aéroports et gares est "presque inexistante".
"Et ce qui est le plus préoccupant", a averti la fédération, "c'est que la plupart des syndicats agricoles" se sont à nouveau mobilisés ce lundi 29 janvier. Un véritable "lundi noir" pour les routiers. Sans parler des pillages de produits alimentaires organisés par agriculteurs pour protester contre l’importation de nourriture que l’on pourrait produire en France.
"À moins que les marchandises puissent être exportées par 🚲, nous espérons que le Ministre des Transports agisse en tant que tel et défende les intérêts des transporteurs espagnols, en réclamant à l'UE la fin des agressions contre les véhicules, les dommages aux marchandises et les risques encourus." explique sur X, anciennement Twitter, la Fenadismer.
A menos que las mercancías puedan exportarse por🚲, esperamos que el Ministro #Transportes ejerza como tal y defienda los intereses de los transportistas🇪🇸, reclamando ante la UE el cese de agresiones a #vehículos, destrozos de #mercancías y el riesgo que sufren #conductores en🇫🇷 https://t.co/njPh26yjJO
— FENADISMER (@fenadismer) January 29, 2024
Des millions d'euros perdus chaque jour
Les dizaines de milliers de transporteurs espagnols estiment être ainsi les grands perdants de cette mobilisation agricole.
@jeunesagriculteurs65 Nimportons pas l’agriculture que nous ne voulons pas. Mobilisation des agriculteurs Hauts-Pyrénéens : 9ème jours #normes #taxes #concurrencedeloyale #agriculteurs #manifestation #mobilisation #manifestationagricole #agriculteurs #agriculturetiktok #agriculture #pasdepayssanspaysans #jeunes #agriculture #jeunesagriculteur #jeunes #révolution #paysans #paysansetfierdeletre #terre #gnr #pac #stop ♬ Ambient-style emotional piano - MoppySound
40% des transports espagnols sont dédiés à l'international, soit 26 000 entreprises et plus de 130 000 camions, dont plus de 90% doivent obligatoirement traverser le territoire français pour atteindre n'importe quelle destination européenne. En fait, plus de 11 000 camions franchissent quotidiennement la frontière espagnole de La Jonquera, du côté catalan, et environ 10 000 franchissent celle d'Irun, du côté basque, en direction de l'Europe, selon les données fournies par Fenadismer.
Selon la Fédération Nationale des Associations de Transport en Espagne, les préjudices causés par les arrêts forcés des transporteurs pourraient atteindre jusqu'à 10 millions d'euros par jour.