Covid. Pyrénées-Orientales : l'hôpital est sous tension avec la montée en puissance du variant Delta

Avec un taux d'incidence de 635,5 pour 100 000 habitants selon l'ARS Occitanie, les Pyrénées-Orientales sont gravement touchées par la quatrième vague de Covid-19. Du côté des soignants, pas de répit : on se prépare à une montée du nombre de cas au mois d'août, avec l'arrivée des vacanciers.

Dans les Pyrénées-Orientales, la quatrième vague de l'épidémie est bien là. Le département enregistre actuellement le plus fort taux d'incidence de la région Occitanie : 635,5 pour 100 000 habitants, selon l'Agence régionale de santé (ARS) dans son bilan du 27 juillet. À cette même date, on comptait 67 hospitalisations dont 12 personnes en réanimation (contre 51 patients hospitalisés dont 7 en réanimation le 23 juillet). Il y avait 84 personnes hospitalisées Covid ce vendredi soir, soit 17 de plus en 4 jours.

Le variant Delta, réputé plus contagieux que ses prédécesseurs, est présent dans 99% des tests positifs. "On a une tension sur l'hospitalisation qui est assez significative", détaille Guillaume Dubois, délégué départemental de l'ARS dans les Pyrénées-Orientales.

"On a des hôpitaux, comme l'hôpital de Perpignan, qui sont déjà très engorgés. Il faut donc absolument que les gens se fassent vacciner et respectent les gestes barrières."

À cette heure, 66,6% des habitants du département ont reçu au moins une dose, selon les données de Santé Publique France : un chiffre supérieur à la moyenne française (61,4 % au 28 juillet) mais malheureusement pas suffisant. 

Pour tenter d'enrayer l'épidémie, les mesures sanitaires ont donc été durcies : le port du masque a été rétabli en extérieur et les restaurants et bars sont désormais contraints de fermer à 23 heures. Mais malgré ces précautions, les soignants craignent que le nombre de cas positifs continue d'augmenter au mois d'août, notamment avec l'arrivée des touristes.

Des transferts de patients malades du Covid sont même déjà envisagés vers les CHU de Nîmes et Toulouse.

Inciter les vacanciers à se faire vacciner

Comment faire donc pour que les stations balnéaires ne se transforment pas en clusters géants ? L'ARS Occitanie pense avoir trouvé la solution. "On est dans une logique "d'aller vers". On a créé des centres de vaccination éphémères à Canet, au Barcarès et à Torreilles", poursuit Guillaume Dubois.

Ce dispositif, accessible aux résidents comme aux vacanciers, semble porter ses fruits : selon l'ARS, 6.000 à 7.000 personnes (première et deuxième doses confondues) se font vacciner chaque jour dans le département catalan. 

À Canet-en-Roussillon justement, le nouveau centre de vaccination éphémère ressemble à une fourmilière : les soignants piquent à tour de bras. "Pour l'instant, je dirais qu'on a environ 30% de résidents, 30% de travailleurs, notamment les saisonniers, et 30% de touristes", énumère Frédéric Deschand, médecin et coordinateur du dispositif.

Du côté de Torreilles, une unité mobile de vaccination du CHU de Toulouse est en place jusqu'à ce vendredi. Installée à l'espace Capellans, à deux pas de la plage, elle est gérée par des étudiants en médecine et a notamment accueilli de nombreux touristes depuis plusieurs jours. "En me baladant, j'ai vu qu'il y avait ce centre", raconte Laure, vacancière." Je me suis dit que j'allais en profiter pour faire vacciner mes enfants avant la rentrée scolaire. C'est très pratique !", explique-t-elle.

S'adapter aux besoins

Alors que la ville de Canet ne compte que 13 000 habitants habituellement, ce chiffre explose l'été. Face à l'affluence donc, il faut tenir le coup et s'adapter. "Ce n'est pas simple de trouver du personnel pour vacciner, surtout au mois d'août", regrette-t-on du côté des soignants.

Le personnel médical a déjà beaucoup donné sur Canet. En plus, il faut faire "de l'en même temps" : on vaccine le matin et puis l'après-midi, il faut se rendre au cabinet pour traiter les autres pathologies. On doit prendre le temps de se reposer, c'est pourquoi nous avons décidé de n'ouvrir ce centre de vaccination que le matin.

Frédéric Deschand, médecin à Canet (Pyrénées-Orientales).

Les équipes de la Croix-Rouge française sont également présentes sur le site pour prêter main forte. Elles gèrent la logistique et sont notamment épaulées par la Croix-Rouge andorrane, très expérimentée en matière de vaccination. "Ce sont des renforts précieux", sourit Georges Cabel, directeur de l'antenne perpignanaise de l'organisation.

À compter du lundi 2 août, la Croix-Rouge déploiera un nouveau dispositif dans le département : une équipe ira directement à la rencontre des vacanciers dans les campings, pour leur proposer de se faire vacciner.

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