L'heure du verdict se fait attendre au procès de la mort de Yanis, mortellement fauché à l'âge de 8 ans par une voiture en février dernier, près de Perpignan. Après une nouvelle audience mercredi 14 décembre, le tribunal repousse son jugement en délibéré au 20 décembre.
Le procès de l'affaire du petit Yanis, mortellement fauché par une voiture en février dernier près du lac de Villeneuve-de-la-Raho, est toujours au point mort. La nouvelle audience du mercredi 14 décembre au tribunal correctionnel de Perpignan n'a rien apporté.
Pour la deuxième fois, l'affaire est mise en délibéré. Initialement annoncé pour le 9 novembre puis le 14 décembre, le délibéré est cette fois repoussé au 20 décembre 2022. Le parquet a requis 5 ans de prison avec sursis et 18 mois de suspension de permis contre la conductrice.
Si le verdict a été autant repoussé, c'est parce qu'une information judiciaire et un complément d'information concernant une expertise anatomopathologique ont été ouverte par l'avocat des parties civiles, Maître Maallaoui. A l'issue de leur examen, aucun nouvel élément n'ont été rapporté.
A cela s'ajoute un nouvel incident dans la procédure, tel que rapporté par nos confrères de France Bleu puisque les parties au procès n'ont pas reçu le courrier envoyé par l'avocat des parties civiles.
"La question est vraiment de comprendre ce qu'il s'est passé"
Depuis le début de la procédure, les proches de la victime déplore une enquête jugée incomplète et demandent "à ce que justice soit rendue". Pour le père de Yanis, "l'enquête est trop faible, un juge d'instruction aurait pu poser des questions plus précises et aller plus dans le détail". Mais selon lui, "il n'y a pas d'esprit de vengeance. La question est vraiment de comprendre ce qu'il s'est passé".
Face à ces demandes, le procureur a tenu à préciser que "tous les dossiers d'homicide involontaire ne font pas l'objet d'autopsie". Il a rappelé que l'enquête avait été menée de façon "rigoureuse, complète et impartiale". "Personne n'a bénéficié ni de passe-droit ni d'avantages" et "les principes du droit et du contradictoire ont été respectés" avant de rajouter qu'"aucune décision de justice n'arrivera à apaiser le chagrin et la tristesse" des proches.
Une reconstitution impossible de l'accident
Pour Maître Vachet, avocat de la défense, "il n'y a pas eu de traitement de faveur ni de justice en classe". Selon lui, les demandes de la partie civile n'apporteront rien "car la reconstitution de l'accident est impossible. La route a été modifiée, les conditions météo ne seront pas les mêmes, principalement le soleil qui aurait ébloui la conductrice. Les plantes ont poussé et l'environnement est totalement modifié."
Face à la présidente du tribunal, la conductrice s'est exprimée: "tout cela me navre, me chagrine. Il n'y a pas un jour où je ne pense pas à Yanis et à sa famille. Il n'y a pas de mots, il n'y a pas pire. Je n'ai jamais voulu ça. J'ai été éblouie par le soleil." Pas un regard toutefois pour la famille présente en nombre à l'audience.
Ecrit avec Sandra Canal