Le samedi 3 décembre 2022 à 14h30, un nouveau rassemblement s'est tenu sur la place de la Comédie, à Montpellier (Hérault), pour rendre hommage au petit Yanis, renversé par une voiture en février dernier, et qui a succombé à ses blessures. Ses proches restent mobilisés en attendant le délibéré du procès de la conductrice le 14 décembre prochain.
"Pour que justice soit rendue". Nouveau rassemblement pour la mémoire du petit Yanis, le samedi 3 décembre 2022 dès 14h30, place de la Comédie à Montpellier (34). Une action initiée par la famille et les proches.
"On est morts de l'intérieur. On ne peut plus vivre, on n’arrive plus à vivre. A la maison il n’y a plus cette ambiance chaleureuse où on rigolait, où on se retrouvait entre nous", raconte Karim, le grand frère de Yanis. "On espère gagner un combat. Mais normalement c’est un combat qu’on n'aurait même pas dû avoir. Mais on le fait, pour la mémoire de notre petit frère. On le fait parce qu’il a le droit à la justice comme tout le monde."
Nous faisons appel à notre citoyenneté pour rendre justice à une famille qui est endeuillée et qui n’a pas encore la possibilité de faire son deuil. Pour la simple et bonne raison qu’aujourd’hui, on se rend compte que le drame qui a eu lieu fait que, face à la justice, on est en train de nous dire que ce drame-là n’est pas grave alors qu’il est d’une gravité impensable pour l’être humain.
Alima Idir, proche de la famille
Traîné sur 22 mètres
En février dernier, Yanis, 8 ans, traverse sur un passage piéton près du lac de Villeneuve-de-la-Raho (Pyrénées-Orientales) lorsqu'une quinquagénaire le renverse. La conductrice ne s'arrête pas immédiatement, traînant sur la route le petit garçon sur 22 mètres. Ce dernier décèdera quelques heures plus tard de ses blessures, à l'hôpital de Perpignan (66).
Délibéré le 14 décembre 2022
Sept mois plus tard, en septembre, s'est ouvert le procès. La conductrice, accusée d'homicide involontaire avec circonstances aggravantes (vitesse et délit de fuite), connaîtra son sort le 14 décembre prochain, date reportée du délibéré. Le procureur de la République a requis cinq ans de prison avec suris assortis de 18 mois de suspension de permis de conduire.
C'est une grande injustice parce que le 9, quand nous étions au tribunal, il y a eu un jugement juste avant pour transport de stupéfiant. Deux jeunes : 18 mois ferme. C’est du transport de stupéfiant, ils n’ont tué personne. Alors que nous, on parle d’un enfant qui est mort.
Alima Idir, proche de la famille
Un point de vue partagé par Patricia Bessière, présidente de l’association Sécurité/défense des citoyens : "Je trouve que c’est une horreur d’avoir des enfants tués comme ça et que la justice ne condamne pas comme il faut, comme il se doit. C’est-à-dire un retrait de permis et un an, deux ans d’emprisonnement. Il y a des lois pour ça", regrette-t-elle.
Le tribunal correctionnel de Perpignan devait rendre son jugement le 9 novembre, mais une nouvelle expertise anatomopathologique (étude des tissus et des cellules, ndlr) ajoutée au dossier a obligé la justice à renvoyer le délibéré à la semaine d'après.
En mars dernier, la première marche blanche avait réuni près de 300 personnes.
Justine Salles et Mathilde Iehl.