La députée LREM des Pyrénées-Orientales Laurence Gayte annonce avoir reçu un courrier de la justice : les rapports d'expertises sur la collision mortelle du passage à niveau de Millas seront rendus d'ici fin septembre, ouvrant la voie à la restitution de la ligne (encore sous scellés) à la SNCF.
C'est par un tweet que la députée LREM des Pyrénées-Orientales Laurence Gayte a transmis la nouvelle : dans un courrier qui lui est adressé, la justice confirme la fin des expertises pour la fin septembre 2019 concernant la collision du passage à niveau de Millas, dans lequel 6 enfants ont péri le 14 décembre 2017. La présidente du tribunal de grande instance de Marseille (en charge du pôle "accidents collectifs") Isabelle Gorce précise :
En accord avec les magistrats instructeurs, je suis en mesure de vous indiquer que les rapports d'expertises devant être déposés avant la fin de ce mois, la restitution de la ligne à la SNCF pourra avoir lieu dans les prochaines semaines.
Ligne Perpignan-Villefranche
— Laurence GAYTE (@LaurenceGayte) September 18, 2019
Suite à mes nombreuses démarches, j'ai le plaisir de partager la réponse de Mme la présidente du TGI de Marseille annonçant : "la restitution de la ligne dans les prochaines semaines". pic.twitter.com/zlSWEHSoR1
Sous scellés depuis le drame de Millas
Ce sera alors à la compagnie ferroviaire de décider ou non de sa réouverture. La ligne était jusqu'ici sous scellés et fermée à la circulation des trains pour permettre lesdites expertises. Des cars de substitution affrétés par la SNCF et la Région Occitanie assurent les liaisons, ce qui double le temps de trajet, provoquant le ras-le-bol des usagers.
Marche des usagers mécontents
Les associations de passagers ont d'ailleurs prévu de marcher de Villefranche-de-Conflent à Perpignan entre ce jeudi 19 septembre et ce samedi 21 septembre pour manifester leur mécontentement. Un rassemblement est également prévu à Marseille le 25 septembre.
Des familles de victimes surprises et insatisfaites
De son côté, le collectif "Millas 14 décembre 2017", qui regroupe des familles de victimes, se dit surpris de ces délais : "on n'était pas au courant", nous a confirmé Stéphan Mathieu, père d'Ophelia, décédée à l'âge de 14 ans dans l'accident :
On va essayer de faire barrage : ouvrir la ligne, pas de souci. Mais que le Conseil Départemental et la SNCF effectuent d'abord les travaux qu'ils se sont engagés à faire. Il y en a pour plus d'un an pour sécuriser l'ensemble du tracé et pour l'instant, seuls les arbres ont été élagués. Il manque notamment des feux de signalisation clignotants et des signaux sonores. Entre le passage à niveau et le stop, il y a juste la place du bus : il faut élargir.
Quant aux expertises, selon le collectif, d'autres devraient être menées au moins jusqu'en 2020 et le rendu des rapports serait prématuré, ou à tout le moins seulement un premier pas. Stéphan Mathieu ajoute : "sur les responsabilités, on ne sait toujours pas".