Retrouvé affaibli près de Perpignan, un jeune vautour fauve va bientôt survoler de nouveau les grands espaces des Pyrénées. Ce rapace juvénile, un peu trop aventurier, s'est perdu. Épuisé, il a été soigné pendant trois semaines au centre de sauvegarde de la faune sauvage de la LPO, à Villeveyrac dans l'Hérault.
C'est une habitante à Montalba-le-Château, à 30 km à l'ouest de 2023 : l'oiseau était au sol, sans blessures mais apparemment épuisé.
Pris en charge par l’association La Charbonnière 66, ce jeune Vautour fauve aura passé trois semaines en clinique au centre de sauvegarde de la faune sauvage de la LPO, à Villeveyrac dans l'Hérault, où il s'est refait une santé.
Il s'agit d'un jeune immature qui a eu un comportement classique : ils ont toujours une période erratique et partent explorer le monde en bon ado qui veut se tester. On l’a retrouvé parasité et affaibli avec une petite fracture sur l’aile, il avait aussi un problème respiratoire à cause d’une bactérie.
Audrey Bonafos, créatrice de l’association La Charbonnière-66
L'oiseau a eu la chance d'être repéré assez vite : après trois semaines de soins, le jeune charognard a repris beaucoup de force et semble désormais en pleine forme, selon Audrey Bonafos.
Il doit être relâché mercredi 6 décembre dans le secteur où il est né, vers le mont Forca Real, qui culmine à 507 mètres au nord de Millas, dans les Pyrénées-Orientales.
Comme lui, chaque année, une dizaine de vautours sont ainsi récupérés et soignés dans le centre héraultais de la LPO, avant d'être relâchés.
Des charognards utiles et protégés
Persécutée au 19e et 20e siècle, cette espèce a bien failli disparaître du territoire français dans les années soixante, date à laquelle elle a été protégée.
De nos jours, les populations de Vautour fauve se portent de mieux en mieux, mais sont encore considérées comme vulnérables. Elles fréquentent de vastes étendues à vocation pastorale dans les Grands Causses (gorges du Tarn et de la Jonte) et les Pyrénées.
Ce grand rapace nécrophage est un véritable équarrisseur naturel qui, de par sa simple existence, élimine bon nombre de parasites vecteurs de maladies : son alimentation est basée quasi exclusivement sur les cadavres issus de la mortalité du bétail d'élevage, et secondairement de dépouilles de grands ongulés sauvages comme les chamois, bouquetin, mouflon, cervidés.
Un Plan National d'Actions "Vautour fauve et activités d'élevage, 2017-2026", dont l'enjeu est de favoriser la relation à bénéfices réciproques entre éleveurs et vautours, a été mis en œuvre par l'État.
En 2019, la population est estimée à près de 430 couples reproducteurs sur le Parc national des Pyrénées et 1286 pour les Pyrénées françaises.
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Mais selon l'Office français de la biodiversité, les vautours fauves qui se reproduisent sur le versant français des Pyrénées ne constituent que le prolongement d'une population espagnole qui elle est beaucoup plus importante.
En 2018-2019, en Espagne, sa population est estimée à plus de 30 mille couples, dont 6015 dans les provinces pyrénéennes, du Pays basque à la Catalogne.
