Après la découverte du corps d'une 8e victime, mardi, les enquêteurs de la gendarmerie ont commencé ce mercredi leurs investigations dans les décombres des 3 immeubles sinistrés par l'explosion et l'incendie de lundi. Le procureur de Perpignan n'a écarté aucune piste concernant l'origine du drame, accidentelle ou criminelle.
Derrière les bâches noires, un travail long et minutieux a débuté. Depuis ce mercredi matin, les enquêteurs de la gendarmerie peuvent pénétrer à l'intérieur des trois immeubles incendiés. Le moindre indice sera examiné pour déterminer l'origine de l'incendie, accidentelle ou criminelle.
"Aujourd'hui, le plus grand défi est de pouvoir accéder aux lieux du sinistre en sécurité. Et, pour le moment, les enquêteurs ne peuvent toujours pas le faire. Avec l'appui d'experts en bâtiment, des étais ont été posés pour consolider les murs et éviter qu'ils s'affaissent".
Lieutenant-colonel Manuel Boissière, commandant-adjoint du groupement de gendarmerie des Pyrénées-Orientales.
En parallèle, l'identification des victimes doit être réalisée rapidement à Montpellier afin d'informer les familles.
Pour cela, la gendarmerie des Pyrénées-Orientales a reçu des renforts.
VOIR notre reportage à Saint-Laurent-de-la-Salanque.
140 militaires sont mobilisés
Des gendarmes continuent l'enquête de voisinage à Saint-Laurent-de-la-Salanque, d'autres assurent la sécurité des lieux, comme devant le foyer rural où est installée la cellule psychologique.
Le travail d'investigation se poursuit pour essayer de récupérer un maximum de témoignages sur ce qui a été entendu et vu, afin d'orienter les hypothèses sur lesquelles les enquêteurs travaillent. Des images des caméras de surveillance ont été exploitées et des témoins et voisins entendus depuis lundi. Il faut désormais recouper et confirmer les informations.
De son côté, l'enquête technique et scientifique débute, les spécialistes de l'IRCGN (Institut de recherche criminelle de la Gendarmerie nationale) sont là pour comprendre les causes et l'enchaînement des faits, notamment 6 experts en incendie et d'autres en explosion, sur ce qu'ils appellent "la scène de crime". Une 3e équipe de 10 personnes est à Montpellier pour l'identification des corps des 8 victimes.
"Pendant trois, quatre jours, il va falloir enlever des gravats, faire des prélèvements, analyser des traces, pour comprendre le mécanisme incendiaire".
Jean-David Cavaillé, procureur de la République de Perpignan.
Une aide aux sinistrés, aux riverains et aux témoins
Depuis lundi, des personnes sinistrées ou des habitants viennent chercher un peu d'aide.
Une cellule psychologique et un soutien de la préfecture, notamment des juristes, est mis en place pour venir en aide aux rescapés et survivants.
"Notre travail, c'est d'introduire de l'humanité dans le chaos. Être proche des gens, les écouter, repérer les problèmes, trouver des solutions et orienter les plus fragiles vers des structures adaptées".
Frédéric Bertin, coordinateur de la cellule d'urgence médico-psychologique 66.
Dans le village catalan toujours sous le choc, tous sont suspendus aux avancées de l'enquête qui devraient durer plusieurs jours.
Solidarité et hommage
La mairie a ouvert une cagnotte en ligne, ainsi qu'une urne à l'hôtel de ville pour ceux souhaitant déposer des chèques, afin de recueillir des dons pour les sinistrés. Un livre d’hommages a aussi été installé sur l’Esplanade de la mairie, devant le portail de la salle Théodore Berthomieu (salle des mariages).
Jeudi et vendredi à midi, toutes les églises de l'évêché de Perpignan-Elne sonneront le glas en hommage aux 8 morts, 4 blessés graves et à la trentaine de blessés légers et sinistrés de cette catastrophe.
Dimanche, une marche blanche en hommage aux victimes est prévue à 10h, au départ de l'hôtel de ville, selon une page Facebook.