La France, l'Espagne et le Portugal ont annoncé jeudi 20 octobre 2022 avoir trouvé un accord pour remplacer le projet MidCat par un pipeline sous-marin entre Barcelone et Marseille, destiné à acheminer du gaz puis de l'hydrogène vert.
"Nous nous sommes entendus pour remplacer le projet MidCat par un nouveau projet, qui s'appellera le Corridor d'énergie verte, pour relier la péninsule ibérique à la France et donc au marché européen de l'énergie entre Barcelone et Marseille". Dès son arrivée à Bruxelles pour un sommet européen conscré jusement à la crise énergétique, Pedro Sanchez, le chef du gouvernement espagnol, a tenu a annoncé la nouvelle.
La France, l'Espagne et le Portugal ont enfin trouvé un accord sur ce dossier du MidCat qui faisait débat entre les 3 pays. Le gazoduc sera finalement remplacé par un pipeline sous-marin entre Barcelone et Marseille, destiné à acheminer du gaz puis de l'hydrogène vert.
Lancé initialement en 2003, le projet MidCat (abréviation de Midi-Catalogne) visait à relier les réseaux gaziers français et espagnol via un pipeline de 190 kilomètres allant d'Hostalric, au nord de Barcelone, à Barbaira, à l'est de Carcassonne, en passant par les Pyrénées.
Hydrogène vert et gaz
Pedro Sanchez a tenu à préciser qu'il s'agissait de "créer un pipeline pour l'hydrogène vert mais aussi de façon transitoire pour le gaz, dont le marché européen de l'énergie a besoin". Pedro Sanchez, le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre portugais Antonio Costa doivent se retrouver les 8 et 9 décembre à Alicante en Espagne pour finaliser l'accord.
Défendu par Madrid et Lisbonne mais aussi par Berlin, qui y voit un moyen de réduire la dépendance de l'Union européenne vis-à-vis du gaz russe, le MidCat devait permettre à l'Espagne, qui dispose de 30% des capacités européennes de regazéification de gaz naturel liquéfié (GNL), d'exporter du gaz, venu par bateau des Etats-Unis ou du Qatar, vers le reste de l'Europe.
Projet abandonné
Le projet avait été abandonné en 2019 en raison de son impact environnemental. Son intérêt économique était également jugé limité. Le gazoduc devait par ailleurs permettre à plus long terme de transporter de l'hydrogène vert, dont l'Espagne veut être l'un des champions.
Emmanuel Macron a annoncé "l'abandon du projet historique MidCat (...) pour favoriser un projet que nous allons travailler dans les prochaines semaines de manière très intense à trois". Le président de la République indique que "l'objectif est de travailler à l'intensification de nos interconnexions électriques et la densification de ces dernières, et de travailler à une interconnexion hydrogène et énergies renouvelables entre Barcelone et Marseille".
Et il se félicite de cette nouvelle option : "l'objectif d'être mieux relié au reste du continent par l'Espagne et le Portugal est ainsi relevé, et puis l'objectif qui était le nôtre, de continuer notre stratégie de transition climatique et énergétique, correspond à ce nouveau projet". Le projet devrait bénéficier de financements européens.
Soulagement des opposants au projet
Dans les Pyrénées-Orientales, le collectif local "Non au MidCat" se dit "soulagé si le projet de gazoduc évite de balafrer les Pyrénées, le Roussillon et les Corbières". Mais les opposants au gazoduc franco-espagnol estiment que ce nouveau projet reste "une aberration pour le climat et la biodiversité".
Selon Philippe Assens, porte-parole du collectif, "les fonds de la Méditerranée entre Barcelone et Marseille sont extrêmement riches et en péril. Ces fonds bénéficient d'ailleurs d'une haute protection environnementale avec le Parc Naturel Marin du Golfe du lion par exemple, au même titre que les Pyrénées". Ces défenseurs de l'environnement ajoutent que cette option sous-marine serait par ailleurs "d'un coût financier démesuré au moment ou les priorités sont de se projeter résolument sur les alternatives durables".
Avec AFP.