Invasion des crabes bleus : comment pêcheurs et scientifiques vont travailler ensemble pour limiter leur prolifération

Depuis cinq ans, le crabe bleu colonise plusieurs étangs des Pyrénées-Orientales. L'animal est agressif envers les autres espèces et se reproduit vite. A Canet-en-Roussillon, les pécheurs de l'étang vont être payés pour le ramasser et l'étudier.

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 Comme tous les matins depuis 50 ans, à bord de leur petit bateau de pêche, Jean-Claude et Yves remontent leurs filets. Sur cet étang, ils pêchent normalement l'anguille, mais depuis un mois c'est le même constat : dans les nasses, plus de poissons mais des crabes.

"Là, il y a entre 40 et 50 kg de crabes, dans une poche  ! On a 25 ou 30 poches, alors imaginez combien ça fait !" s'exclame Yves Rougé, pêcheur sur l'Etang de Canet.

Chaque jour, les pêcheurs sortent de l'eau plusieurs centaines de kilos de cette espèce invasive. Pour les aider et tenter de trouver des solutions, la Région va investir 400 000 euros sur deux ans. Après plusieurs mois à ramasser le crabe sans salaire, les pêcheurs gagneront bientôt l'équivalent d'un Smic. "Ca rassure pour les deux années à venir. Si on peut en vendre un petit peu, on arrivera à s'en sortir sur les 2 ans, après je ne peux pas vous dire", confie Jean-Claude Pons, pêcheur sur l'Etang de Canet.

Recherche scientifique

Dès cette année, les pêcheurs vont s'équiper de filets plus solides et travailler en collaboration avec les scientifiques. Ensemble ils vont étudier l'animal et tenter de limiter son développement.

"Il y aura une station là-bas au fond, ce sera un coin avec des filets. Il y en aura un peu partout pour savoir où il y a le plus de crabes. Et des scientifiques viendront faire des prélèvements. C'est intéressant car on verra l'évolution de cette espèce", poursuit-il.  

 

 L'évolution du crabe sera donc surveillée mais son éradication semble très peu probable. En parallèle de la recherche, il faut maintenant trouver un marché durable. "Aujourd'hui, on est impacté que sur un endroit et un site, à Canet. On ne sait pas ce qu'il va arriver et s'ils vont se développer sur toute la côte. Il faut commencer à s'organiser pour le valoriser au mieux, avec les restaurateurs et les mareyeurs. Tout mettre en place tous ensemble pour trouver une solution pour les professionnels", confirme Bernard Perez, président du Comité Régional des Pêches.

Réputé pour sa chair goûteuse, le crabe bleu est déjà à la carte de plusieurs restaurants des Pyrénées-Orientales.

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