L'Espagne a annoncé avoir lancé un "projet pilote" pour importer 600 tonnes de maïs ukrainien par train. Il s'agit de démontrer que le transport ferroviaire peut être "une alternative ou un complément" au transport maritime pour l'importation de céréales d'Ukraine. Au retour, ce train passera par Montpellier et Le Soler, près de Perpignan.
Un train formé de "25 conteneurs de 40 pieds" chacun (67 mètres cubes) est parti mardi dernier de Madrid en direction de Chelm, en Pologne, à 20 kilomètres de la frontière ukrainienne. Il devrait y charger quelque 600 tonnes de maïs en provenance d'Ukraine, a annoncé le ministère espagnol des Transports.
Ce train, affrété par la filiale marchandises de la compagnie ferroviaire espagnole Renfe, est attendu "début septembre à Barcelone" en Catalogne, après avoir parcouru un trajet total de quelque 2.400 kilomètres. Au retour, il roulera sur "l'autoroute ferroviaire qui traverse l'Europe" de la Pologne à l'Espagne, de Lodz à Barcelone.
Le gouvernement espagnol évoque un test avec ce convoi inédit qui pourrait se multiplier s'il était couronné de succès. On parle de 8.000 tonnes de céréales au total, destinées à l'Espagne mais aussi à l'Afrique du Nord.
Un long trajet Madrid, Barcelone via Bayonne, Clermont-Ferrand, Sarrebruck, Chelm, Lyon, Montpellier, Perpignan
"Le projet cherche à démontrer la viabilité technique et économique du transport ferroviaire de céréales comme alternative à la voie maritime dans un moment marqué par la guerre en Ukraine et les incidents dans les ports" de ce pays, explique le ministère espagnol.
Ce train a traversé la France, passant notamment par Bayonne et Clermont-Ferrand puis l'Allemagne (via Sarrebruck et Duisbourg) avant d'atteindre sa destination finale de Chelm en Pologne, à 20km de l'Ukraine, a précisé la Renfe.
Pour le voyage retour, le train passera par Lyon et la commune française du Soler, près de Perpignan, avant d'arriver à Barcelone.
Renfe a décidé d’envoyer une locomotive spéciale au Soler, dans les Pyrénées-Orientales, pour transporter, cette marchandise de valeur sur la ligne à grande vitesse, vers le port de Barcelone, en utilisant le tunnel de Pertus, le seul lien entre l'Espagne et la France qui a le même écartement que le reste du continent.
Des trains pour éviter le blocus maritime
Reste qu'un train va mettre 3 semaines pour transporter 600 tonnes de céréales. Un bateau en importera entre 25.000 et 30.000 tonnes sur la même période.
La Russie et l'Ukraine ont signé le 22 juillet deux accords séparés avec l'ONU et la Turquie afin de permettre la reprise des exportations de céréales ukrainiennes bloquées depuis le début de la guerre le 24 février.
Huit navires au total ont pris la mer depuis le 1er août, selon les autorités ukrainiennes, qui espèrent que trois à cinq bateaux pourront partir quotidiennement d'ici à deux semaines.