Poursuivi pour menaces de mort envers la maire du Soler (Pyrénées-Orientales), un commerçant de la commune vient d'être relaxé. "Les élus de la République sont abandonnés par l'Etat et la justice" a réagi l'édile Armelle Revel-Fourcade. L'hôtel de ville sera symboliquement fermé ce vendredi et les élus appellent la population à se rassembler à 11 heures.
Le procès d'un commerçant du Soler (Pyrénées-Orientales) s'est conclu ce 6 juillet par la relaxe du prévenu, au grand dam des élus de la commune. L'homme était poursuivi pour menaces de mort et menaces à l'encontre de personnes dépositaires de l'autorité publique, en l'occurence la maire de Soler, Armelle Revel-Fourcade.
Dans un contexte de recrudescence des agressions envers les élus locaux, ce jugement a indigné l'équipe municipale, à tel point que l'hôtel de ville sera symboliquement fermé demain en signe de protestation.
Jointe par téléphone, l'édile semblait encore sous le choc et nous a confiés envisager de demander audience au procureur de la République de Perpignan, sans savoir encore si elle fera appel. S'en est suivi la publication d'un communiqué dans lequel elle dénonce l'inaction face à ces violences.
Les élus de la République sont abandonnés par l'Etat et la justice. Que pouvons-nous faire ? Attendre que l'un d'entre nous soit blessé ou tué pour agir ? La peur doit changer de camp.
Armelle Revel-Fourcade, maire du Soler
Rassemblement et conférence de presse
Elle invite la population à venir la soutenir demain, à 11 heures, sur le parvis de la mairie du Soler. Un rassemblement à l'issue duquel elle prendra la parole. Seuls les services d'urgence seront assurés ce vendredi. Le conseil municipal, solidaire, tient à préciser :
Les élus ont souhaité une action forte pour faire entendre leurs inquiétudes face à leur protection, celle de leurs agents et face aux violences et aux agressions qui se multiplient.
Communiqué de la mairie du Soler
Sur sa page Facebook, la Ville relaie cet appel à manifester deamin à 11 heures devant la mairie : "la mairie sera fermée au public mais les agents seront présents à leur poste".
"Mettre le Soler à feu et à sang"
En novembre dernier, cet épicier de nuit, sous le coup d'une fermeture administrative pour "troubles à l'ordre public", "vente illégale de cigarettes" et "stationnement anarchique", avait menacé Armelle Revel-Fourcade avant de faire irruption dans la mairie du Soler et de réitérer ses paroles, cette fois aussi à l'encontre de plusieurs élus.
Après la plainte de la maire, il s'était à nouveau montré menaçant et obscène envers des personnes présentes en mairie. Il aurait dit "vouloir mettre Le Soler à feu et à sang". L'édile avait dû sécuriser son domicile, notamment en installant des caméras de vidéosurveillance.
Infraction "pas caractérisée" selon la justice
A l'audience, le procureur avait requis cinq mois d'emprisonnement avec sursis. Mais tout en jugeant le comportement du prévenu "inapproprié et inadapté", le tribunal a estimé que l'infraction n'était "pas caractérisée", car "le bien ciblé" n'avait "pas été identifié" et la ou les personne(s) visées, "pas déterminée(s)".