Dans les Pyrénées-Orientales et par delà la frontière espagnole, en Catalogne, la sécheresse est installée depuis trente mois. L'Agence météo espagnole annonce des prévisions records : entre 35 et 40 degrés dès ce mois d'avril 2023. Un record espagnol et européen qui inquiète.
Une Catalogne assoiffée. Depuis plus de deux ans, la région espagnole n'a presque pas vu une goutte de pluie. Une longue période de sécheresse - du jamais vu. L'Espagne vit sa pire sécheresse "depuis le début des relevés météorologues en 1905" selon le quotidien espagnol El Pais.
Du jamais vu mais qui risque de s'installer. L'Agence météo nationale espagnole n'annonce pas le retour de la pluie, au contraire. Le mercure devrait grimper avant même l'arrivée de l'été : 35 à 40 degrés sont annoncés pour la fin de ce mois d'avril 2023. Un air chaud en provenance d'Afrique.
Canicule de printemps
L'été avant l'heure. Le récent incendie dans les Pyrénées-Orientales, à Cerbère, a prouvé que les saisons se dérèglent de plus en plus. Le 16 avril dernier, le feu le plus précoce et le plus important jamais répertorié pour la période s'est déclenché.
Les températures annoncées pour la fin du mois par l'Agence météo espagnole n'augurent rien de favorable : "Dans les prochains jours, les températures dépasseront 30 °C dans de vastes zones de la Péninsule, et jeudi et vendredi, 35 °C dans la moitié sud et la vallée de l'Èbre, et pourraient atteindre 40 °C dans le Guadalquivir."
L'eau se fait rare
Les réserves d'eau de la Catalogne sont sous le seuil critique de 30 %, preuve que l'hiver, période normalement propice au remplissage des nappes phréatiques, a été bien trop sec.
Les restrictions de la consommation d'eau tombent alors : 40 % pour l’agriculture, 30 % pour l’élevage et 15 % pour l’industrie. Pour les habitants, la ressource aussi est limitée : ne pas dépasser 230 litres par jour et par personne, sous peine d'amende. 6,6 millions d'habitants sont concernés par ces restrictions, soit 85 % de la population de la région.
Serge Zaka, agrométéorologue de l'Hérault, a réagi face à l'ampleur du phéomène sur les réseaux sociaux : "Je suis effaré."
Face à ce manque d'eau et aux températures caniculaires à venir, les agriculteurs sont eux aussi inquiets. Les semences de printemps n'ont pas pu être plantées à certains endroits.