La candidate écologiste Agnès Langevine annonce son retrait du second tour des élections municipales. Seul deux candidats, Louis Aliot (RN) et le maire sortant Jean-Marc Pujol ( LR ) restent en course. Il n’y aura donc pas de triangulaire et de présence de candidats de gauche.
C'est officiel depuis ce samedi matin et le retrait d'Agnès Langevine, au second tour des ces municipales à Perpignan ce sera donc une duel des droites. Les électeurs devront départager les deux derniers candidats : Louis Aliot (Rassemblement National) et le maire sortant, candidat à sa réélection, Jean-Marc Pujol ( Les Républicains ). Les autres qualifiés à l'issue du premier tour, représentant notamment la Gauche et le Centre, ont jeté l'éponge.
A Perpignan, la Gauche n’y arrive pas
Arrivée 3ème à l’issue du premier tour avec un score plutôt décevant de 14,51 % des voix, la liste d'Agnès Langevine étiquetée "Europe Ecologie - Les Verts" rassemblait pourtant largement : le Parti Socialiste, "En commun 66", "Place publique", le Parti radical de gauche ou encore "Génération Ecologie" étaient représentés aux côtés de quelques anciens Insoumis.A la gauche de la gauche, Caroline Forgues, soutenue par le Parti Communiste, "La France Insoumise", "Génération.S" et le Nouveau Parti Anticapitaliste avaient réalisé 6,58% devant Pascale Advenard pour Lutte Ouvrière et ses 0,76%.
Autant de scores qui confirment les difficultés d’implantation de la gauche dans la cité catalane.
Un rassemblement impossible à réaliser
Depuis quelques jours, certains colistiers de la liste d’Agnès Langevine s’étaient pourtant pris à rêver d’une troisième voie possible sous la forme d’un rassemblement de la gauche jusqu’au centre grâce au soutien affiché de la candidate Clotilde Ripouill, arrivée en sixième position avec 6% des voix. Une triangulaire également souhaitée par des co-listiers de Romain Grau, le candidat LREM, fâchés avec le maire de Perpignan Jean-Marc Pujol.Cette alliance de circonstance (des Insoumis jusqu’à LREM) paraissait bien difficile à concrétiser. D’autant que le député LREM, arrivé 4ème avec 13, 17% des voix, a annoncé ce jeudi soir qu’il préférait jeter l’éponge pour "Permettre un front républicain afin d’éviter l’accession de Louis Aliot à la mairie"... C’est ainsi que Romain Grau, pour justifier sa décision, appelle sans le nommer à voter en faveur de Jean-Marc Pujol.
Le risque de faire élire Louis Aliot
L’annonce d’Agnès Langevine met donc fin à tout suspense.Perpignan aura bien son duel entre Louis Aliot (soutenu par le RN, 36,65% au 1er tour) et le maire sortant Jean-Marc Pujol (LR, 18,43%). Celle qui est aussi vice-présidente de la Région Occitanie a préféré ne pas prendre le risque de porter le chapeau en cas d’élection de Louis Aliot sachant, pour rappel, que c'est une triangulaire qui a permis l’élection de Robert Ménard à la mairie de Béziers en 2014.
Le 29 mai à Montpellier, la présidente de la Région Occitanie Carole Delga a d’ailleurs affirmé : "Ce que nous partageons toutes et tous, c’est un combat pour la République et contres les idées d’extrême droite".
Le match n’est pas encore joué
Louis Aliot devance aujourd’hui Jean-Marc Pujol de 4500 voix, un écart trois fois plus important qu’en 2014. Plombé notamment par les divisions, le maire sortant a réalisé un score historiquement faible (18,43% des voix).Perpignan est donc l’unique chance du Rassemblement National de prendre une ville d’importance à l’occasion de ces élections municipales 2020 en France.
Toutefois, un sondage réalisé en février 2020, prouve que le match n’est pas encore joué : Au second tour, Louis Aliot y devance Jean-Marc Pujol d'une courte tête avec 51 % des intentions de vote contre 49% à son adversaire.
3 questions à Agnès Langevine
« Je voterai sans état d’âme pour Jean-Marc Pujol »Quels sont les raisons de votre retrait de ce second tour ?
Agnès Langevine : « Jamais je n’ai eu une décision aussi difficile à prendre mais ma conscience pèse beaucoup plus lourd qu’un mandat électoral. Et effectivement, au vu des résultats du premier tour, j’ai peur que les Perpignanais orientent leur colère et leur rage vers un choix mortel. Le choix du déclin économique de la ville, le choix du repli identitaire et le choix du déconfinement de la haine. Je ne me résous pas à voir Perpignan brandie comme un trophée par le candidat du Rassemblement National, celui qui a lancé sa campagne aux bras du raciste Zemmour et qui est aujourd’hui clairement soutenu par Jean-Marie Le Pen.»
Vous appelez clairement à faire barrage à Louis Aliot ?
« Il faut que les perpignanaises et les perpignanais utilisent leur bulletin de vote pour confiner à jamais les ambitions du candidat du RN. C’est une décision qui a été partagée par l’équipe même si elle a été extrêmement difficile à prendre. »
A titre personnel, quel sera votre choix dans l’isoloir ?
« Je n’ai aucun état d’âme. Je voterai pour le maire sortant. Je voterai Jean-Marc Pujol. »