Le 28 juin prochain, c’est à nouveau un duel Pujol/Aliot que vont voir s'affronter les Perpignanais. Un scénario identique à 2014, mais l’issue en sera-t-elle la même ? Pour faire barrage au maire sortant, c'est aux côtés de Robert Ménard, que Louis Aliot mène sa campagne.
C'est avec le soutien de son ami Robert Ménard, que Louis Aliot entame sa campagne pour le second tour des élections municipales. Ce jeudi matin, les deux compères tenaient une conférence de presse sur le thème "Redonner l’espoir c’est possible. L’exemple de Béziers".
Avec un discours orienté sur le localisme, "renouveau de la politique" selon Robert Ménard, les deux hommes ont tenté de convraincre.
On a besoin de montrer qu’il y a une alternative à la droite et à la gauche la plus éculée que l’on connaisse. On l’a montré à Béziers mais je me sens un peu seul dans la région, j’ai envie d’avoir un allié qui montre que oui on peut bien gérer des villes au profit des gens,
a déclaré Robert Ménard.
Celui qui a été réélu au premier tour des élections avec avec 68,74% des votes, voit dans cette potentielle victoire de Louis Aliot, un allié de taille dans une région où le Rassemblement National peine à s'implanter. Si son acolyte l'emporte, le maire de Béziers envisage déjà des alliances pour les prochaines élections cantonales et régionales.
Louis Aliot s'appuie lui de son côté sur l'expérience de Robert Ménard, pour mener cette campagne du second tour.
Un enjeu important pour l'extrême-droite
C’est sans aucun doute l’un des plus grands enjeux de l’extrême droite : conquérir cette cité de plus de 120 000 habitants. Une ambition renforcée par un important score au premier tour des élections municipales : 35,66% pour le député frontiste, Louis Aliot.
Mais est-ce-que cela se concrétisera dans les urnes le 28 juin prochain, lors du second tour des élections municipales ? Pour l’heure, l’issue est encore incertaine sur cette commune d'autant plus qu'un important front commun est entrain de se mettre en place pour empêcher cette commune de basculer à l'extrême-droite.
Retrait d'Agnès Langevine et de Romain Grau
En effet, ces derniers jours, les retraits se sont multipliés au profit de la liste opposée menée par le maire sortant Jean-Marc Pujol. Le dernier en date, celui de la candidate écologiste Agnès Langevine. Seule candidate à gauche pour ce second tour, Agnès Langevine était arrivée 3ème à l’issue du premier tour avec un score de 14,51 % des voix.
Elle a annoncé via un communiqué : "J'appelle tous.tes les électeurs.trices à user de leur vote pour confiner définitivement les ambitions du candidat du Rassemblement National et à voter pour la liste qui lui reste opposée".
Quelques jours plus tôt, le candidat LREM Romain Grau - qui avait de son côté rassemblé 13 % des votes au 1er tour - avait également renoncé, annonçant via son compte Twitter un "retrait républicain" visant aussi à empêcher le parti lepéniste de s'emparer de la mairie de Perpignan.
Parce que je ne veux pas me résoudre à ce que Perpignan bascule au Rassemblement National.
— Romain Grau (@RomainGrau) June 4, 2020
Le 28 juin 2020 j'en appelle à faire barrage au Rassemblement National de Louis ALIOT dans l'intérêt de Perpignan et de ses habitants.#Municipales2020 pic.twitter.com/wwiVCeEtAJ
Un "front républicain", soutenu par la présidente de Région, Carole Delga qui a salué les retraits de ces candidats.
Lors de cette conférence de presse, un écho a d’ailleurs été porté à cette "ligue" : "c’est un scandale démocratique avec Carole Delga comme entremetteuse", a déploré Louis Aliot.
"C’est à vomir, c’est invraisemblable. C’est ça la politique ? Moi, je ne me bas pas contre quelqu’un mais contre des projets", a quant à lui réagit Robert Ménard.
Louis Aliot pourra en revanche bénéficier du soutien de trois anciens colistiers de Romain Grau pour ce second tour, qui se sont prononcés en sa faveur.
Vers un scénario identique à 2014 ?
Reste à savoir si la longueur d'avance prise par Louis Aliot lors du premier tour du scrutin va se concrétiser le 28 juin prochain. En effet lors du premier tour, Jean-Marc Pujol est arrivé loin derrière, avec un modeste score de 18,44%, soit 17 points d’écart qui rendent optimiste la tête de la liste "Perpignan, l’avenir en grand".
Mais en 2014, alors que les deux candidats étaient également seuls à s'affronter lors du second tour, Jean-Marc Pujol avait battu Louis Aliot au second tour, en bénéficiant d'un bon report des voix après le désistement du candidat PS.
Rendez-vous donc le 28 juin pour connaître l'issue de ces élections. Seule chose certaine : Perpignan verra encore la vie en bleu pour les six prochaines années...