"On a été entendus, le gouvernement nous a appelés" : les agriculteurs qui bloquaient la frontière espagnole sur l'A9 lèvent le camp

Les agriculteurs, encore nombreux à la frontière espagnole ce matin ont quitté le point de blocage sur l'autoroute A9 vers 10h. Malgré les bouchons accumulés, la situation s'améliore sur la route. L'entrée sur l'autoroute est à nouveau possible après le sortie n°40 de Leucate. Cette manifestation "historique" a pour objectif de "peser" sur les élections européennes.

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La situation routière s'améliore ce mardi matin aux abords de la frontière espagnole. Sur l'autoroute A9, les agriculteurs français et espagnols, qui bloquaient les deux points de passage transfrontaliers commencent à lever le camp. Au péage du Boulou, l'accès pour les voitures et les poids-lourds est à nouveau autorisé. 

À lire : VIDEO. Manifestation des agriculteurs : un blocage "historique" de la frontière franco-espagnole, autoroute A9 coupée, bouchons, le point sur la mobilisation


"Ils vont partir, au plus tard à 10h ce sera fini", avait confié ce matin à l'AFP Jérôme Bayle, éleveur de Haute-Garonne devenu figure du mouvement de contestation agricole du début d'année. Ce dernier indique avoir eu une conversation téléphonique avec Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée auprès du ministre de l'agriculture.

C'était une action coup de poing, on a été entendus, le gouvernement nous a appelés.

Jérôme Bayle, éleveur en Haute-Garonne

Jusqu'à huit points de passage entre l'Espagne et la France ont été bloqués lundi, tout le long des Pyrénées, de la Catalogne au Pays basque.


L'autoroute A9 Montpellier-Barcelone dans les deux sens et l'autoroute A63 Bordeaux-Bilbao dans le sens France-Espagne étaient toujours bloquées vers sept heures mardi, a indiqué à l'AFP Vinci Autoroutes, leur exploitant.

D'autres barrages, comme celui sur le Pont de Rei, non loin de Fos (Haute-Garonne), avaient été levés dès lundi soir.

Jusqu'à 10h, le passage de la frontière via l'autoroute était toujours impossible. La sortie des véhicules était obligatoire à partir de la sortie n°40 à Port-Leucate. Pour rejoindre l'Espagne en voiture, il était néanmoins toujours possible de passer par la départementale D900. L'accès restait cependant impossible pour les camions.

"Des mesures de gestion du trafic et de stationnement obligatoire des poids-lourds sont mises en place sur les autoroutes A9, A63, A66 et A64 en direction de l'Espagne", indiquait la radio 107.7 sur son site Internet. Mais cette situation génère plusieurs kilomètres de bouchons et la situation sur la route reste compliquée.

L'objectif affiché de cette opération, entamée lundi matin, était de peser sur la campagne des élections européennes, dont le scrutin a lieu le 9 juin en France, pour réclamer une énergie moins chère et le respect des clauses miroirs, qui supposent d'imposer aux agriculteurs de pays tiers les mêmes normes environnementales que celles prévues dans l'Union européenne.

Une mobilisation historique


La mobilisation d'agriculteurs des deux pays, phénomène rare, a été "historique", selon Jérôme Bayle. "Ce ne sont pas du tout nos ennemis, on travaille main dans la main des deux côtés des Pyrénées", a-t-il expliqué.


Si l'action de lundi touche à sa fin, l'éleveur français assure toutefois avoir "prévenu" le gouvernement : "On attend des réponses positives à nos revendications avant fin octobre ou début novembre, ou l'Europe s'embrasera."


Côté espagnol, la mobilisation était conduite par des plateformes locales, pour la plupart nées ces derniers mois et organisées via des boucles Telegram.
L'une d'elles, le collectif catalan Revolta Pagesa, "révolte paysanne", avait indiqué se battre "pour la défense de la terre" et "pour la souveraineté alimentaire".

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