"On ne comprend pas cette décision", le statut de calamité naturelle refusé aux apiculteurs des Pyrénées-Orientales pour l'année 2022

Le syndicat des apiculteurs USAR dénonce une situation d'autant plus inacceptable au vu de la sécheresse qui a frappé les éleveurs d'abeilles des Pyrénées-Orientales en 2022, provoquant une baisse de rendement moyenne de 50%. Selon la préfecture, le dossier n'a pas été déposé dans les temps.

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Un couac administratif ? Face au refus de la préfecture des Pyrénées-Orientales de leur reconnaître le statut de calamité agricole, les apiculteurs du département se sont réunis lundi 21 août dernier au siège du l'USAR (Union Syndicale Apicole du Roussillon), à Ille-Sur-Têt, pour tenter de trouver une solution à ce qu'ils perçoivent comme une aberration.

Selon la préfecture, la demande n'aurait pas été déposée dans les temps, ce que conteste le syndicat, qui compte près de 180 adhérents. "La DDTM (Direction Départementale des Territoires et de la Mer, ndlr) nous avait dit qu'on avait jusqu'au 20 mai pour envoyer les éléments. On l'a fait le 17 mais un mois après on nous annonce que le statut n'est pas reconnu car hors délais", s'indigne Daniel Boubel, président de l'USAR. "On ne comprend pas cette décision, d'autant plus que la sécheresse est notoire depuis 14 mois dans les Pyrénées-Orientales. Nos apiculteurs ont perdu en moyenne 50% de rendement, voire 80% même pour certains. Ce n'est pas un métier que je recommanderais à un jeune du département aujourd'hui...", se désole-t-il. Encore aujourd'hui, le département demeure particulièrement touché par l'actuelle vague de chaleur qui assèche les sols et les fleurs.

FranceAgriMer s'est réjoui d'une augmentation de 58% des récoltes en 2022, mais il faut nuancer, car si ça marche bien dans le Nord et l'Est, les abeilles se meurent dans le Sud, et ça empire chaque année.

Daniel Boubel, président de l'USAR

Moins de miel, mais aussi moins d'abeilles, pointe le syndicaliste. "On a aussi fait une demande de processus de perte de fond, mais là aussi on nous a dit que c'était trop tard, alors que normalement la deadline est en septembre. Il y a clairement eu une erreur administrative." Le statut de calamité agricole, qui ouvre la possibilité d'un dédommagement équivalant à 50% des pertes environ, avait été reconnu aux apiculteurs du département en 2019 et 2021.

Problème de sécheresse, mais pas seulement

    "Vu ce qu'il se passe en ce moment, même pour l'élevage et l'agriculture, ce serait assez étrange qu'on nous refuse le statut de calamité", estime Thomas Cambassédès, apiculteurs à Ponteilla, près de Perpignan, depuis 2011. "Personnellement, j'ai récolté entre 50 et 70% de miel en moins en 2022 par rapport à une année normale, car les fleurs manquent d'eau. On a plus d'années à problèmes que d'années tranquilles ces derniers temps, mais on ne fait pas cette activité pour être perfusés de subventions..."

    On a aussi depuis quelques années le problème du frelon asiatique qui stresse les abeilles. Du coup, elles préfèrent rester dans la ruche pour la protéger plutôt que d'aller butiner.

    Thomas Cambassédès, apiculteurs à Ponteilla (Pyrénées-Orientales)

    Heureusement, certains s'en tirent mieux dans le département, comme Aurélien Gondron. "C'est sûr que la sécheresse ne nous aide pas, mais ce n'est pas tout noir non-plus", relativise l'apiculteur du Cambre, près de la frontière espagnole. "J'ai perdu 72 ruches dans l'incendie de Cerbère en avril dernier, mais j'arrive encore à me débrouiller, notamment en renouvelant mes reines dans mes colonies. Il faut travailler de plus en plus dure pour espérer avoir du résultat ces temps-ci, mais je ne me vois pas faire un autre boulot."

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