Les cheptels d'abeilles et la production de miel sont en chute libre dans les Pyrénées-Orientales, conséquence de plusieurs mois de sécheresse. Des apiculteurs ont perdu jusqu'à 80% de leurs colonies. Ils appellent à l'aide, alors que l'état de calamité agricole n'a pas été reconnu pour 2022.
Chaque été, Jean-Marie Hubach installe ses ruches à l'ombre du massif du Canigou. Et chaque été depuis quelques années, ses abeilles - comme celles de ses collègues - produisent de moins en moins de miel : "Il y a une belle réserve de pollen mais la réserve de miel est quasiment inexistante."
Pas d'eau, pas de fleurs, pas de pollen
En cause, la sécheresse qui sévit depuis plusieurs mois dans le département. Au printemps, il n'a pas assez plu. Et sans eau, pas de fleurs. Sans fleurs, pas de pollen, pourtant essentiel à la survie des abeilles. Il faut donc nourrir les ruches, faute de ressources nécessaires dans la nature. "On apporte de la nourriture vitaminée, surtout des protéines pour pouvoir compenser le manque de miel", explique Jean-Marie Hubach.
Ce geste a déjà coûté à l'apiculteur près de 4 000 euros. Des frais supplémentaires pour permettre aux colonies de survivre, mais qui ne seront pas compensés par les revenus de la récolte. "Cette année on a pu remonter un peu le cheptel, parce qu'on a nourri mais au printemps ça a été une perte de 100% et à la montagne, ça a été une perte de 70%", précise le Catalan.
La calamité agricole refusée
Sur les cinq dernières années, trois ont été difficiles pour les apiculteurs du Roussillon. Plusieurs demandes de reconnaissance de calamité agricole ont été faites, mais toutes ont été refusées. Une association appelle aujourd'hui à l'aide.
"On a demandé à la préfecture de lancé une enquête pour perte de fonds puisque nombre d'apiculteurs ont perdu de 50 à 80% de leurs colonies, remarque Daniel Boubel, président de l'Union syndicale apicole du Roussillon. Il faut aider cette apiculture qui est un tout petit morceau de l'agriculture, certes, mais qui est mal reconnue. Ce n'est pas seulement de produire du miel, c'est aussi la pollinisation, donc un rôle important en agriculture."
Une réunion est prévue le 21 août 2023 avec la préfecture des Pyrénées-Orientales, le Département et la Région. Les apiculteurs espèrent que leurs demandes seront entendues.