A partir du lundi 28 septembre, les vols quotidiens du groupe Air France, entre Perpignan et Paris, seront divisés par 2. Il ne restera plus que 2 liaisons avec la capitale. L'avion de 22h30 est supprimé. Les élus sont furieux, la présidente PS de la Région dénonce "une situation inadmissible".
Pour aller de Perpignan à Paris, il ne restera bientôt plus que le TGV, mais c'est au mieux 5h30 de voyage ou la voiture, c'est le double.
La compagnie Air France vient d'annoncer le transfert de ses vols Hop! avec les Pyrénées-Orientales, à sa filiale low cost Transavia. Avant même ce transfert prévu initialement en novembre, elle veut réduire, dès le 28 septembre, le nombre de ses vols par deux entre Paris et Perpignan. Fini le Perpignan-Paris de 6h40 et le Paris-Perpignan de 20h45.
Dans une semaine, il ne restera plus que les vols de 8h30 au départ de Perpignan (arrivée à 10h à Orly) et un retour à 19h40, ce qui fait un départ de Paris très tôt en fin d'après-midi, vers 18h. Trop tôt jugent les clients professionnels.
Des horaires inadaptés pour les entrepreneurs catalans
Ces horaires ne permettront plus de faire un aller-retour dans la journée pour les déplacements professionnels des entreprises catalanes. Certains clients habitués sont pris au dépourvu.Dans ce contexte, la présidente PS de la Région Occitanie, Carole Delga, a saisi l'Etat, actionnaire d'Air France.Je ne pourrais plus partir de Perpignan le matin, ce sera trop tard pour l'arrivée à Paris. Donc j'ai deux solutions, soit partir de Montpellier et me rajouter 1h30 de voiture ou de train. Soit je suis obligé de partir la veille et perdre du temps sur le week-end et avec ma famille.
Et Carole Delga poursuit dans un communiqué : "les habitants de Perpignan, des Pyrénées-Orientales, et surtout les entreprises qui ont besoin que leurs équipes se rendent à Paris pour développer leur activité seraient victimes d'une décision unilatérale de la compagnie aérienne Air France. Prise sans aucune concertation, cette décision, si elle se confirmait, est un non-sens, alors même que la situation économique est extrêmement difficile actuellement. Nous nous battrons collectivement pour qu'Air France revienne sur cette décision inique. Je suis scandalisée par l'inconséquence de l'entreprise aérienne".Cette situation est inadmissible. Je rappelle que le département de France le plus éloigné de la capitale est celui des Pyrénées-Orientales.
Les élus unis interpellent le gouvernement et Jean Castex, l'homme de Prades...
Une fronde politique et économique monte... Déjà privé de LGV entre Perpignan et Montpellier, une ligne qui aurait dû ouvrir en 2009, puis 2012, puis 2017, puis maintenant peut-être en 2035... ce nouveau recul en matière de transports est très mal vécu. Les Catalans des Pyrénées-Orientales qui regardent déjà beaucoup vers la Catalogne voisine auront plus vite fait d'aller à Barcelone voire à Madrid pour commercer, investir et signer des contrats. Ou tout simplement, pour aller rapidement à Paris !
Les élus rappellent la nécessité de la continuité territoriale... comme pour la Corse ou les territoires d'Outre mer. D'autant que l'Etat a largement soutenu et soutient toujours financièrement la compagnie nationale depuis le début de la crise sanitaire du Covid-19.
"Des solutions sont sur la table des négociations, à l'Etat de prendre ses responsabilités" a réagi encore la présidente Carole Delga.L'Etat vient de verser 7 milliards à la compagnie, le gouvernement doit demander des gages à l'entreprise dont il est actionnaire !
Depuis 2016, le syndicat mixte de l'aéroport de Perpignan-Rivesaltes, propriétaire du site, dont la Région Occitanie est membre à hauteur de 70%, a investi près de 17 millions d'euros pour la mise aux normes des infrastructures et la qualité de l'accueil des passagers.Sans concertation, @AirFranceFR va diviser par 2 ses vols entre Paris & #Perpignan, ce qui ne permettra plus aux entreprises catalanes de faire l’A/R dans la journée.
— Carole Delga (@CaroleDelga) September 18, 2020
Je suis scandalisée, d’autant que l'Etat a versé 7 Mds à la compagnie. Le gouvernement ne doit pas laisser faire. pic.twitter.com/XH09En2uHw