Les premiers résultats de la campagne Glyphosate 66, qui consiste à analyser les urines de volontaires pour savoir si elles contiennent des pesticides, sont accablants : l'ensemble des 52 personnes testées sont positives au glyphosate, un herbicide classé "probablement cancérogène" par l'OMS.
Le 13 février 2019, à Perpignan, 52 personnes dont 4 enfants se sont portées volontaires pour une campagne de prélèvement d'urine. Et les résultats de leurs analyses sont édifiants : toutes ont du glyphosate dans leurs urines. Or cet herbicide, dont le principe actif est notemment contenu dans le célèbre RoundUp, est classé comme "possiblement cancérogène" par le centre international de recherche sur le cancer de l'OMS, l'Organisation Mondiale de la Santé.
Des taux élevés mais inférieurs à la moyenne nationale
Les taux de glyphosate relevés par le laboratoire allemand Biocheck, qui a réalisé les analyses, vont de 0,10 à 2,11 nanogrammes par millilitre, avec une moyenne de 0,56 nannogrammes par millilitres, soit près de 6 fois plus que le taux autorisé dans l'eau potable. A noter que cette moyenne relevée chez les volontaires Perpignanais est inférieure au 1,03 nannogramme par millilitres constaté en moyenne au niveau national.
45 dépôts de plaintes
Partant de ce constat, 45 de ces 52 personnes vont déposer plainte pour mise en danger de la vie d'autrui, tromperie aggravée et atteinte à l’environnement, courant avril, au Tribunal de Grande Instance de Perpignan. Chaque plainte sera individuelle, portée par maître Tumerelle, avocat au barreau de Montélimar, mais suivie collectivement par l'association "Campagne glyphosate", un collectif national né en Ariège.
Une action nationale
Cette action visera "toute personne impliquée dans la fabrication, l'homologation, la distribution et la large diffusion dans l'environnement de molécules probablement cancérigènes de glyphosate", soit 8 organismes européens et français, ainsi que leurs dirigeants et membres en fonction entre 2017 et 2018.
La campagne de prélèvements se poursuit
Le collectif précise que ces plaintes seront ensuite transmises au Pôle Santé Publique du tribunal de Grande Instance de Paris. Il annonce par ailleurs que d'autres prélèvements vont suivre dans les Pyrénées-Orientales et ailleurs.