Lundi 26 mars 2018, la cour d'assises des Pyrénées-orientales a condamné Jacques Rançon, "le tueur de la gare de Perpignan", à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une période de sûreté de 22 ans. Un verdict conforme aux réquisitions de l'avocat général jeudi après-midi.
Après six heures de délibéré, la cour d'assises des Pyrénées-orientales a condamné Jacques Rançon, "le tueur de la gare de Perpignan", à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une période de sûreté de 22 ans. Un verdict conforme aux réquisitions de l'avocat général jeudi après-midi.
Marie-Hélène et Moktaria n'auraient jamais dû mourir. Je suis désolé de ce que j'ai fait. Je demande pardon
Jacques Rançon avait tué, violé et mutilé Moktaria Chaïb en décembre 1997 et Marie-Hélène Gonzalez en juin 1998. L'accusé devait répondre également d'une tentative de viol sur la personne de Nadia et une tentative de meurtre à l'encontre de Sabrina. Jacques Rançon a été reconnu coupable de tous les faits qui lui étaient reprochés.
Avant que la cour ne parte délibérer, le président Cayrol avait donné la parole à Jacques Rançon: "Marie-Hélène et Moktaria n'auraient jamais dû mourir. Je suis désolé de ce que j'ai fait. Je demande pardon."
Il y a peu d'alternatives à cette peine maximale, cette peine de mort civile
Ce matin, ces avocats avaient plaidé un peu plus d'une heure. "Il n'est pas imaginable de ne pas suivre les réquisitions de l'avocat général," dit maître Capelet. Et s'adressant aux jurés: "il y a peu d'alternatives à cette peine maximale, cette peine de mort civile mais vous devez vous devez vous demander comment en est-on arrivé là ?"
Vous devez vous demander comment en est-on arrivé là ?
L'avocat "historique" de Jacques Rançon égrène les preuves de ce qu'il appelle "la preuve d'un échec de la politique pénale et de l'expertise psychiatrique." Et de demander pourquoi l'accusé n'avait pas été placé comme tous ces frères et soeurs.
"Les carences éducatives la violence de sa mère, ce vécu expliquent un certain nombre de ses dysfonctionnements actuels. Et puis la prison ne lui a servi à rien. Il faut s'interroger sur le fonctionnement moral de Jacques Rançon."
Les avocats de la défense avaient demandé à ce que la question de la capacité de discernement de Jacques Rançon soit posée aux jurés. Les magistrats l'avaient refusée.
Voici un homme et non un vampire habitant dans les décombres de nos cauchemars
Maître Brivet-Galaup, le second avocat de Jacques Rançon avait demandé aux jurés "de juger un homme, un père de famille. Voici un homme et non un vampire habitant dans les décombres de nos cauchemars. Comme vous, j'ai été pétrifié de terreur et de dégoût en lisant les mutilations subies par Moktaria et Marie-Hélène. Jacques Rançon est un violeur criminel opportuniste, oui. Mais un pervers sadique ? Nous en doutons."
Donner un sens à ce procès
"Il faut donner un sens à ce procès. Essayer de comprendre. Et faire en sorte d'éviter que d'autres Jacques Rançon soient de nouveau dans un box."