Chez les Ramagosa, on est pêcheur de père en fils et en frère. Pendant que l'un est aux Baléares pour la saison du thon, l'autre est l'un de ces petits métiers qui fait vivre la tradition de la pêche en Méditerranée. Le patriarche retraité donne un coup de main au port à Saint-Cyprien.
La passion pour le métier de pêcheur, Franck Romagosa et son frère l'ont depuis tout-petits.
A 14 ans, avec mon frère, on se cachait sur le bateau de notre père et on ne sortait que lorsqu'on sentait le bateau bien bouger. On se faisait engueuler mais on recommençait. Franck Ramagosa.
Depuis près de 40 ans, tous les jours ou presque, quand la météo le permet, Franck Ramagosa grimpe à bord du "petit Damien", son bateau et file au large de Saint-Cyprien.
Avec le même plaisir quotidien des surprises de la pêche au filet, comme ce matin-là de petits œufs de calamars.
A son retour au port de Saint-Cyprien, Franck est très attendu. Son père Jacques Ramagosa, aujourd'hui retraité, manque rarement un retour de pêche.Avant, c'était plus on ramenait, plus on était content. Maintenant ce n'est plus pareil, on réfléchit à ce qu'on fait.
Tous les après-midis, Jacques Ramagosa aide son fils à remmailler ses filets.J'ai deux fils et tous les deux font ce métier. Mon autre fils est aux Baléares pour la campagne de thon. ça fait plaisir.
A quelques mètres de là, Katia Ramagosa, l'épouse de Franck, vend la pêche du jour dans son petit étal sur le quai.
Avec ce poisson, vous croquez la Méditerranée...
Katia a découvert le monde de la pêche quand elle a rencontré Franck.
Petit à petit, elle s'est impliquée de plus en plus. Et vend aujourd'hui tous les jours le poisson fraîchement pêché à sa clientèle fidèle.
Même si son mari regrette que les restaurants du port de Saint-Cyprien n'en fassent pas partie.
Malgré la dureté du métier et la diminution des ressources de la Méditerranée, Franck Ramagosa ne regrette pas son choix.
Si je devais revenir sur terre, je ne changerai pas, ce serait ça. j'ai essayé la cuisine aussi, mais non, pas assez d'espace.
Il espère pêcher jusqu'à sa retraite dans de bonnes conditions, à sa manière respectueuse de l'environnement.
Mais il ne souhaite toutefois pas que ses trois enfants poursuivent la tradition familiale.