La surpopulation carcérale atteint des records à Perpignan. Une fois de plus, les syndicats de la pénitentiaire tirent la sonnette d'alarme. Plus d'une centaine de détenus dorment sur des matelas par terre. Une surpopulation carcérale qui s'ajoute à une insuffisance de personnel
C'est un record dont le centre pénitentiaire de Perpignan se serait passé : celui de la surpopulation carcérale.
La situation y serait devenue insupportable, selon les syndicats de gardiens. Cet été, des incidents d’une gravité inédite ont frappé l'établissement : véhicule brûlé, prise d’otage, tir de mortier sur le mirador. À cela s’ajoute un record de 101 matelas au sol pour près de 900 écrous. Un niveau de saturation jamais atteint.
101 détenus sur des matelas au sol chez les hommes
La maison d'arrêt des Hommes est à 267 % de surpopulation avec 344 détenus pour 129 places et 101 matelas au sol.
"Quand vous arrivez à 101 matelas au sol, c'est un record jamais atteint. On n'était jamais arrivés à avoir 101 détenus qui dorment par terre, il y a ras le bol. C'est plus de violence, plus d'insalubrité. Le matin, quand vous ouvrez une cellule, ils sont trois dans une cellule individuelle. Vous pouvez imaginer la tension à chaque ouverture de porte", s'inquiète Pierre Grousset, secrétaire Ufap Unsa Justice Perpignan.
On n'était jamais arrivés à avoir 101 détenus qui dorment par terre, il y a ras le bol.
Pierre Grousset, secrétaire UFP UNSa JusticeFrance 3
Situation critique chez les femmes
À la maison d'arrêt des femmes, la situation est tout aussi critique avec 67 détenues pour 28 places et 12 matelas au sol (239 %). Actuellement, il ne reste que deux places au quartier arrivants, tandis que la MAH est saturée. Il n’y a plus une seule disponible au sol dans les cinq ailes, à l’exception de deux cellules où « le parterre » est réservé pour les détenus.
Manque de personnel
Parallèlement, il manque 35 surveillants. Ils seront 42 dès janvier 2025 avec les départs à la retraite non remplacés. Comment garantir la sécurité du personnel, des intervenants et de la population pénale dans ces conditions ?
Les surveillants ne pourront pas tenir à ce rythme. Ils travaillent 50 ou 60 heures par semaine. Ils vont finir par exploser.
Pierre Grousset, secretaire UFAP Unsa justice PerpignanFance 3 Pays catalan.
"Les surveillants ne pourront pas tenir à ce rythme. Ils travaillent 50 ou 60 heures par semaine. Ils vont finir par exploser", craint Pierre Grousset, interrogé par France 3 Occitanie.
Danger
Comme en 2022, avec 100 matelas au sol, l’UFAP UNSa justice propose des solutions pour désengorger l’établissement : le transfert de détenus sans lien familial, sous OQTF ou interdits de territoire, vers des établissements moins saturés, plus de transfert vers Perpignan pendant au moins un mois, transférer neuf détenus dont les cellules sont inoccupées en raison des travaux pour les douches et le placement sous surveillance électronique de certains détenus en fin de peine.
Rencontre avec la direction
Une rencontre est prévue avec la direction interrégionale ce jeudi 19 septembre. L'UFAP réclame des mesures immédiates pour faire face à cette surpopulation carcérale. Si elle n'obtient pas gain de cause, elle n'exclut pas une mobilisation dans les jours à venir.