La conductrice du car, jugée pour homicide involontaire après l'accident de Millas, devait subir ce vendredi des examens de santé. Hier, pressée à nouveau de questions sur le jour du drame, elle s'est effondrée à la barre. Son avocat ne sait pas encore si elle pourra assister au procès la semaine prochaine.
La conductrice d'un car scolaire, jugée depuis lundi à Marseille pour la collision mortelle avec un train en 2017 à Millas (Pyrénées-Orientales), a été hospitalisée en cardiologie après avoir craqué à l'audience jeudi, a-t-on appris vendredi 23 septembre auprès d'un de ses avocats.
Elle est en cardiologie (...) Sous l'effet d'une émotion intense, le coeur a eu une défaillance
Me Jean Codognès, avocat de la conductrice.
Me Codognès n'était pas, ce vendredi, en mesure de préciser si sa cliente pourrait assister ou non lundi à la reprise du procès qui est censé durer jusqu'au 7 octobre. Elle doit subir des examens dans la journée de vendredi.
Jeudi, Nadine Oliveira, 53 ans, s'était effondrée après avoir tenté une énième fois d'expliquer ce qu'elle avait vu ou pas vu avant la collision avec le train qui a coûté la vie à six collégiens et en a blessé 17 autres dont certains très grièvement. Elle était revenue sur la scène d'après l'accident mais sans pouvoir répondre exactement sur ce qui s'était passé au passage à niveau: "Quand je lève la tête, je vois les sièges", évoquant la violence du choc dans lequel le car a été coupé en deux et les occupants et des sièges projetés dehors.
"Une semaine éprouvante"
Après s'être effondrée en sanglot, elle sera finalement évacuée par les marins-pompiers. Face à cette situation, la présidente du tribunal correctionnel Céline Ballerini a suspendu l'audience jusqu'à lundi après "une semaine éprouvante" durant laquelle la prévenue, qui se dit détruite pas l'accident, a fait face à la douleur et aux attentes des familles qui veulent comprendre. Plus de 120 parties civiles se sont constituées dans ce dossier.
La perspective d'une éventuelle reprise des débats sans la prévenue les inquiète comme l'a exprimé Fabien Bourgeonnier, père d'un adolescent décédé dans le drame, dans un communiqué transmis vendredi à l'AFP. Il souligne s'être rendu au "procès avec dignité, sans cris ou insultes, juste pour connaître la vérité".
Il s'interroge sur ce malaise survenu "après des questions" mettant à mal la prévenue et des réponses "hasardeuses" qui "la poussent dans ses derniers retranchements". Et si elle n'était pas en état de revenir lundi, comment "recevoir les réponses auxquelles nous victimes avons droit?", a-t-il demandé dans ce texte.
La prévenue assure que les barrières du passage à niveau étaient ouvertes et maintient cette version malgré les expertises et certains témoignages, notamment celui d'une jeune fille assise juste derrière elle dans le car, qui la contredisent. Elle parle aussi d'un "trou noir" au moment de l'accident. "Lui poser toujours les mêmes questions qui lui font revivre un instant traumatique qui est l'accident, je trouve aussi que c'est une violence", avait relevé Me Codognès jeudi à la sortie du tribunal.
Avec AFP.