Au 10ème jour de procès de Jacques Rançon, les parties civiles, le frère de Moktaria Chaïb, la soeur et la mère de Marie-Hélène Gonzalez ont pu exprimer leur douleur. "Tu te lèves et tu me regardes !" Des flots d'insultes, des pleurs, des cris. De la haine. Une très grande souffrance.
Marie-Hélène Gonzalez a été tuée par Jacques Rançon. Tuée et mutilée, la tête et les mains coupées. A la barre, sa mère a crié sa haine : "Tu te lèves et tu me regardes !, hurle-t-elle. "De quel droit tu peux tuer ma fille ! Tu mérites la mort. Regarde-moi ! Lève-toi !"Je voudrais te massacrer
Elle quitte la barre, se rapproche du box de Jacques Rançon, tout en restant à distance. L'accusé lève un peu la tête et essuie un flot d'injures. "Je voudrais te massacrer. Tu n'as fait que détruire. Qu'on l'enferme dans un trou à rats pour qu'il ne fasse plus de mal à personne."
Ah c'est beau la prison !
Le président de la cour d'assises prend la parole: " j'espère que ce procès sera pour vous un tout petit apaisement." Concepcion Gonzalez lui répond : " Il va payer pour la justice mais pas pour moi. Ah c'est beau la prison ! On est nourri, il y a la télé, le jour, la nuit, les promenades. Ma fille ne voit plus rien de tout cela. Où est la justice ? Qu'il crève dans un trou et qu'il soit mangé par des rats."
Son odeur me manque. Me faire engueuler par elle me manque
C'est au tour de la soeur de Marie-Hélène de témoigner. "Il y a tellement de choses à dire. 20 ans dans la colère, la haine, la tristesse. Il nous l'a enlevée à 20 ans. Marie-Hélène avait tout. Je lui prenais son maquillage, ses vêtements. J'ai tout appris d'elle. Je n'ai plus rien. Son odeur me manque. Me faire engueuler par elle me manque, " sanglote-t-elle.
"Marie n'était pas à lui mais à nous. Et lui, il est arrivé et boom, tout a éclaté. Plus de famille, plus d'anniversaire. En un soir, il a tout foutu en l'air."Il l'a tuée comme un cochon
Tu nous a pris son corps mais pas son âme
"Il l'a tuée comme un cochon." puis se tournant vers Jacques Rançon : "tu nous a pris son corps mais pas son âme". "On essaie de se reconstruire. Tous les jours, je vais voir maman et je prends le café avec elle mais la haine, la douleur, je les garderai toute ma vie. Cet homme n'est pas jugeable, il ne devrait pas avoir d'avocats. Il doit pourrir."
Ici, c'est light
Un peu plus tôt, le frère de Moktaria Chaïb s'est exprimé. Pendant le procès, il a souvent eu du mal à contenir son émotion. A côté de l'accusé, il essaie de garder son calme mais c'est difficile : "Il y a des lois, malheureusement. Dans certains cas, on devrait revenir à quelque chose de plus dur. Il faudrait méditer cela pour les prochains. Ici, c'est light."
La suite du procès Rançon
Mercredi 21 mars : L'enquête avec Vincent Delbreilh (SRPJ Perpignan) et Gilles Soulié, ex-directeur SRPJ MontpellierJeudi 22 mars : Plaidoiries de la partie civile et réquisitions de l'avocat général
Lundi 26 mars : Plaidoiries de la défense et verdict