Pyrénées-Orientales : le vaccin AstraZeneca arrive au compte goutte chez 95 des 236 médecins généralistes catalans

Dès jeudi 25 février, les médecins généralistes et ceux des pôles santé du travail vont pouvoir vacciner contre la covid leurs patients de 50 à 64 ans atteints d'une comorbidité. Dans les Pyrénées-Orientales, cette campagne lancée dans la précipitation est difficile à mettre en oeuvre.

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L'arrivée de la vaccination anti-covid dans les cabinets médicaux était très attendue... Ce sera possible dès demain, jeudi, normalement, pour les patients âgés de 50 à 64 ans prioritaires. En Occitanie, à peine 45% des médecins généralistes seraient candidats pour faire cette vaccination. C'est mieux qu'au niveau national avec 30% seulement de bénévoles... et encore faut-il avoir des doses. Des flacons de vaccins AstraZeneca fournis par les pharmaciens.

Nous n'avons eu aucune demande de flacons de vaccins AstraZeneca de la part des médecins du quartier. C'est compliqué pour eux. Il leur faut déjà un frigo et surtout une sacrée organisation pour caler les rendez-vous.

Marie-Caroline Héral, pharmacienne dans le quartier du Moulin à vent à Perpignan.

Même constat un peu plus loin à la pharmacie de l'Europe "Moi, je n'ai pas eu de commande. C'est vrai que chaque flacon contient 10 doses. Et si on commence à prélever une dose, il faut tout utiliser avant 48 heures si le vaccin est conservé entre 2°C et 8 degrés ou sinon seulement 6 heures si on n'a pas de réfrigérateur. Alors on comprend la difficuté pour nos généralistes. " confie Jean-Pierre Ayats.

Une "usine à gaz" pour l'organisation

Contacté un des médecins du quartier confie "Ces vaccinations sont pour nous une véritable usine à gaz. Le protocole est trop compliqué. C'est trop difficile de concentrer les rendez-vous et nous n'avons pas suffisamment de place dans nos salles d'attente. On doit aussi recevoir notre patientelle habituelle. Et puis, c'est du temps passé sur internet pour l'enregistrement des personnes vaccinées.".

A Port-Vendres, une commune de 4.000 âmes, c'est le même constat. Le pharmacien du port a pris malgré tout le taureau par les cornes même si les quatre médecins de la station balnéaire catalane ne se sont pas portés vraiment volontaires. "J'ai commandé trois flacons. D'ici là, on s'organisera pour que les médecins vaccinent. Et si toutefois l'Etat nous permet d'organiser les vaccinations au centre culturel avec l'aide de la mairie et des professionnels habilités. C'est banco. Nous faisions bien les test PCR au même endroit ! Et puis, si on ne les utilise pas, nous ferons les vaccinations dans nos officines à la mi-mars dès que les autorités nous donneront l'autorisation" s'exclame Guillaume Blanchard.

Les médecins catalans bon élèves

Selon, Guillaume Dubois, le directeur de l'Agence Régionale de Santé à Perpignan, 95 médecins sur les 236 que compte les Pyrénées-Orientales devraient vacciner dès jeudi.

Avec environ 40% de médecins volontaires, nous sommes au dessus de la moyenne nationale qui est de 30%

Guillaume Dubois, directeur ARS des Pyrénées-Orientales.

Le vaccin AstraZeneca arrive ce mercredi chez les grossistes. Chaque médecin pourra retirer un seul flacon dans la pharmacie où ils ont commandé. Puis deux flacons la semaine suivante. La traçabilité sera donc assurée.

Ce que je crains, c'est que l'AstraZeneca soit boudé par certains patients car il est moins efficace. Mais pour endiguer la pandémie, il faut que tout le monde à terme soit vacciné. Alors dans les prochains jours, nous lançons une campagne de communication pour mieux expliquer l'action du vaccin AstraZeneca.

Guillaume Dubois.

Des malades en mal de vaccin

Certains patients sont craintifs. D'autres recherchent désespérément à se faire vacciner. A l'image de ce cadre âgé de 63 ans qui termine une thérapie contre le cancer : "C'est inadmissible cette difficulté à obtenir une vaccination. Je suis considéré comme vulnérable et pourtant je travaille avec les risques que cela comporte. On a beau respecter les gestes les gestes barrières. On n'est pas à l'abri d'une contamination. Le gouvernement aurait dû vacciner en priorité ceux qui travaillent avec des comorbidités après les personnels de santé. Nous sommes aussi les forces vives de la nation. J'ai appelé le médecin du travail mais ils ne sont pas encore prêts. On a en France une administration avec trop de strates qui ralentit l'action" s'emporte Bernard Gustave.

Le pôle santé travail toujours dans les préparatifs

Au Pôle Santé Travail (PST) des Pyrénées-Orientales, l'information a été confirmée seulement lundi pour vacciner les salariés avec une comorbité dès ce jeudi.

"C'est beaucoup trop court, le temps d'informer les 12 000 entreprises du département par courrier avec la liste des comorbidités retenues. Chacune de celles-ci doit ensuite informer leur personnel. Puis le salarié qui correspond aux critères peut, s'il le désire, nous contacter pour prendre rendez-vous." confie Claudine Mazziota directrice du Pole Santé Travail Avicenne et de rassurer "Les démarches sont confidentielles. L'employeur ne doit pas connaître l'état de santé de son employé. Aussi nous vaccinerons pendant la pause déjeuner. Nous nous adapterons. Cela évitera aux salariés de rendre des comptes à son patron".

Déjà mardi, des candidats à la vaccination se sont manifestés spontanément "Dès 8 heures, nous avions des coups de fil. Nous avons commencé une liste d'attente" lance Elizabeth Acquaviva, l'infirmière coordinatrice du PST Avicenne.

Vaccination au Pôle Santé Travail à partir du 8 mars

"Les candidats devront se plier à une visite prévaccinale puis devront signer une autorisation de consentement. Et une fois la piqûre effectuée, nous remettrons un formulaire de vaccination. " rajoute la directrice.
Mais au Pôle Santé Travail, il faut s'organiser. Les 25 médecins et les 20 infirmières seront opérationnels dès le lundi 8 mars. Soit dix jours après la date du lancement que les autorités sanitaires nationales avait fixée.

Personnes de 50 à 64 ans éligibles au vaccin AstraZeneca

Personnes ayant l'un des facteurs de comorbidité suivants :

- Obésité (IMC>30).
- BPCO et insuffisance respiratoire.
- Hypertension artérielle compliquée.
- Insuffisance cardiaque.
- Diabète (de type 1 et de type 2).
- Insuffisance rénale chronique.
- Cancers et maladies hématologiques malignes actifs et de moins de 3 ans.
- Avoir eu une transplantation d’organe solide ou de cellules souches hématopoïétiques.
- Trisomie 21.

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