Les Pyrénées-Orientales sont à sec, et ça inquiète la population autant que les agriculteurs. Pour tenter de faire pleuvoir sur le territoire, une procession a été organisée samedi 18 mars dans Perpignan. Pour l'occasion, les reliques du saint patron des agriculteurs ont été sorties de la cathédrale Saint-Jean.
Les Pyrénées-Orientales font face à une sécheresse historique cet hiver. En six mois, il n'est tombé que 130 millimètres de pluie dans le département, contre 400 en temps normal. À Perpignan, samedi 18 mars, les reliques de Saint-Gaudérique, le saint patron des agriculteurs, ont été sorties de la cathédrale Saint-Jean pour une procession, une première depuis 150 ans. Le retour d'une tradition séculaire censée favoriser la pluie.
Sous un ciel chargé de nuages, le buste-reliquaire retrouve les rues de Perpignan. Sous les yeux aussi de centaines de fidèles. Une affluence à hauteur des espoirs placés dans Saint-Gaudérique. "Écoute notre supplique, patron des cultivateurs", chante la foule. Pour Xavier Piqué, ancien maraîcher, il s'agit "d'implorer Saint-Gaudérique, d'implorer le ciel pour qu'il nous donne une bonne pluie, que la sécheresse soit endiguée".
Une tradition catalane
Il y a un mois, Georges Puig constate l'état alarmant des cours d'eau. L'agriculteur, conseiller municipal Rassemblement national de Perpignan et fervent catholique, se tourne vers la prière. Mais aussi vers le patronage de ce paysan IXe siècle, invoqué au secours des cultures depuis le Moyen Âge.
"L'abbé m'a fait prier pendant 20 minutes, j'avais mal aux genoux", retrace-t-il. "À la sortie, je lui ai demandé que les reliques soient mises dans la nef, puisqu'on ne peut pas y accéder. À partir de là, on a pensé les porter au fleuve comme autrefois", poursuit Georges Puig.
"Saint-Gaudérique a un culte et une dévotion vraiment très développés en Roussillon, ça fait partie de la foi traditionnelle populaire catalane", assure Cédrik Blanch, président de l'archiconfrérie de la Sanch. "Dans d'autres villages, on a toujours des processions."
La procession atteint les berges de la Têt, puis les reliques sont portées à l'eau, avant une bénédiction solennelle pour le territoire. "Que la pluie tombe des cieux", louent les religieux.
"Nous avons besoin d'énormément de pluie, parce que c'est vraiment une inquiétude pour tout le monde", dit une Perpignanaise. "Je ne suis pas agricultrice, mais je pense que pour tout être humain, l'eau est indispensable : c'est source de vie", continue une autre.
Des averses sont attendues par Météo France dans la soirée du 18 mars. Un épisode qui ne suffira pas à combler le déficit. Les fidèles se préparent donc à poursuivre leurs prières.