Sécheresse dans les Pyrénées-Orientales : "Il ne faut pas baisser la garde" pour Nicolas Garcia

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C’est l’une des conséquences les plus visibles du réchauffement climatique, la multiplication des incendies. De plus en plus violents et de plus en plus précoces, ils touchent même des régions jusque-là épargnées comme la Bretagne ou l’Île-de-France. En 2022, les incendies les plus importants n’ont pas eu pour théâtre le Sud-Est, la Corse ou l’Occitanie mais la Gironde : 30.000 ha brûlés. ©FTV

"Les pluies du mois de juin nous ont fait du bien mais il ne faut pas baisser la garde", selon Nicolas Garcia vice-président du département des Pyrénées-Orientales en charge de l’eau. Il est l'invité de Dimanche en politique, en collaboration avec France Bleu Roussillon, ce dimanche à 11h30 sur France 3 Pays catalan.

Le département des Pyrénées-Orientales est le plus sec de France. Rivières à sec, terres craquelées, nappes en tensions, depuis plus d’un an il souffre d’un manque d’eau cruel. Pour faire face à cette situation, le Préfet Rodrigue Furcy a pris un l’arrêté de crise le 10 mai dernier et vient de le prolonger jusque fin juillet. C’est le plus haut niveau d’alerte en France.

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Dans ce contexte, les pluies et les orages tombés du ciel, comme par miracle, ces derniers jours ont été les bienvenus confirme Nicolas Garcia, vice-président du département en charge de l’eau : "Le mois de juin nous a fait beaucoup de bien avec des pluies notamment en Cerdagne et un peu dans le Vallespir. Le barrage de Vinça est plein. Il libère actuellement 15m3 à la seconde. La situation dans la vallée de la Têt s’est donc améliorée."

« L’Agly en situation dramatique »

En revanche, l’état des lieux est plus dramatique dans la vallée de l’Agly poursuit Nicolas Garcia. "Avec des conséquences aussi bien pour le monde agricole que pour des communes comme Espira-de-l’Agly qui n’a que 50 jours d’avance d’eau potable s’il ne pleut pas plus. Actuellement, 26 communes sont sous surveillance. Quelques communes ont des soucis. On ne dort pas tranquille."

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Chaque semaine, le vice-président du département en charge de l’eau consulte les géologues et multiplie les réunions en préfecture pour suivre et informer au plus près de la situation du terrain. "Sur le Tech, il n’y a pas de barrage donc c’est plus compliqué. Le débit est de 5 m3/s à Elne et il n’a pas plu donc la situation des nappes est compliquée. On pompe dans le pliocène mais il faut pas que ca dure car on doit préserver cette ressource pour le futur et pour éviter le biseau salé c’est-à-dire l’intrusion d’eau salée dans une masse d’eau douce."

Inquiétude pour le lac de Villeneuve-de-la-Raho

Au micro de Stéphanie Mora de France Bleu et Olivier Meyer de France 3, le responsable du lac de Villeneuve-de-la-Raho a confié son inquiétude. "Le lac se vide ! On rentre juste l’équivalent de l’évaporation. Si on avait un adducteur entre Vinça et le lac il se remplirait. Il faudrait que la mairie de Perpignan, qui contrôle le canal d’arrivée de l’eau, partage et nous aide en ouvrant la vanne. C’est pas simple il faudra sans doute que Monsieur le Préfet intervienne sans quoi nous risquons d’avoir des problèmes de cyanobactéries alors que l’ouverture du lac à la baignade est prévue pour le 17 juin. Il faut que les gens se mettent autour de la table pour discuter. Plus il y aura d’eau et moins ce sera dangereux aussi pour l’écopage des pompiers."

10 à 15% d’économies d’eau

Le plan sécheresse fonctionne ! Entre 10 et 15 % d’économies d’eau selon l’ARS. Nicolas Garcia : "Il faut dire aux touristes, si vous venez ici plutôt que 140 litres d’eau par jour prenez en 100 pas plus. Et ce sera énorme car le tourisme représente 20 ou 25 % du prélèvement estival sur une zone très restreinte le littoral.  Soit 10 % de ce qui est prélevé dans la nappe. Il ne faut pas interdire le tourisme mais il faut que tout le monde soit parcimonieux. Les touristes sont intelligents il le feront."

Il faut dire aux touristes, si vous venez ici plutôt que 140 litres d’eau par jour prenez en 100 pas plus.

Nicolas Garcia, vice-président du département en charge de l’eau

 

Pour économiser l’eau il faut notamment diminuer les fuites. Dans ce domaine ajoute Nicolas Garcia : "on est à 75% c’est donc plutôt bien mais si on veut améliorer il faut une aide de l’Etat car les réparations coûtent chères surtout pour les petites communes."

Les forages dans le viseur

Enfin, l’élu communiste du département et maire d’Elne a également rappelé "qu’aucun forage ne peut se faire sans contrôle. Tout forage, quand on est connecté au réseau, est interdit. Seuls les forages pour les mas isolés sont autorisés avec contrôle et demande préalable. Même les forages agricoles sont soumis à une étude bien précise. Il y a des gens qui s’exposent à de grosses amendes s’il ne respectent pas les règles. Tous les foreurs sont tenus de dire aux habitants qui les sollicitent qu’ils doivent déclarer leur forage. Sans quoi ils prennent des risques. Des amendes sont tombées dans ma commune."

En résumé, la situation est moins dramatique qu’il y a deux mois mais il faut rester vigilant si dans ce département habitants et touristes veulent passer un bel été.

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