Depuis un mois, le département des Pyrénées-Orientales est en "crise maximale". Ce mardi 13 juin 2023, l'heure est à l'assouplissement sur certains secteurs mais les restrictions de l'usage de l'eau seront maintenues jusqu'en juillet.
Le 10 mai 2023, l'état de "crise sécheresse" était déclaré dans les Pyrénées-Orientales. Un mois et demi plus tard, la situation semble s'améliorer légèrement.
Les quelques précipitations tombées entre la mi-mai et la mi-juin ont permis d'alimenter les cours d'eau. La Cerdagne a retrouvé des niveaux acceptables et les barrages de Vinça et des Bouillouses se sont remplis.
La préfecture appelle toujours à la vigilance face à la situation de sécheresse tendue dans le département. L'arrêté devait prendre fin le 14 juin mais sera maintenu jusqu'au 25 juillet.
"Un effort collectif réalisé"
Bien que les nouvelles quant à l'état de la ressource en eau soient encourageantes dans les Pyrénées-Orientales, la préfecture appelle à ne pas se relâcher. Les restrictions seront toujours en vigeur. Seul un léger assouplissement est annoncé dans les Hauts-Cantons : on rétrograde du niveau de crise au niveau d'alerte.
On a amplifié et approfondi les démarches vis à vis de tous les usages de l'eau, pour qu'un effort collectif d'économie d'eau soit réalisé.
Rodrigue Furcy, préfet des Pyrénées-Orientales.
L'arrêté sécheresse en place depuis le 10 mai 2023 est reconduit jusqu'à fin juillet. La situation reste fragile dans le département.
Rappel des restrictions au 10 mai
Un niveau d'eau particulièrement bas et un niveau d'alerte incendie élevé avaient eu raison des restrictions drastiques face à l'usage de l'eau le 10 mai 2023.
Pour les particuliers et les privés, il était alors interdit d'alimenter en eau les espaces verts d'agréments, les pelouses, les ronds-points, les plants et arbustes. L'arrosage des potagers était autorisé dans des cas précis. Quant aux espaces sportifs (golfs, terrains, stades), il était possible de les arroser en utilisant uniquement de l'eau recyclée et seulement entre 20 heures et 2 heures du matin.
Les activités de nettoyages domestiques : terrasses, toitures, voitures, bateaux, étaient également interdites.
Les restrictions des agriculteurs et professionnels du tourisme ont permis d'économiser 20 à 70 % d'eau. Du côté des particuliers aussi les efforts ont porté leurs fruits : 30 % d'eau économisée.
Quid de l'agriculture ?
Si dans les régions montagneuses des Pyrénées-Orientales, la pluviométrie a été correcte pendant ce mois de mai, les plaines sont toujours marquées par la sécheresse.
Les pratiques agricoles des Pyrénées-Orientales sont alors sous surveillance depuis la déclaration de l'état de crise sécheresse. Faute d'eau pour alimenter leurs cultures, certains exploitants ont vu leurs futures récoltes s'amenuiser.
Les eaux dans les nappes restent un point de grande vigilance, leur niveau est dégradé, les niveaux sont toujours bas avec une variation selon les territoires.
Rodrigue Furcy, préfet des Pyrénées-Orientales.
Les niveaux des nappes phréatiques sont au plus bas dans les secteur de l'Agly. Dans le Conflent, les niveaux sont moins alarmants. La vallée du Tech reste également en alerte renforcée.
Pour les soutenir, le 10 mai dernier, l'utilisation de l'eau était encadrée mais autorisée dans certains cas : abreuvement des animaux sans restrictions, arrosage des cultures maraîchères réduites de 30 à 80 % selon les exploitations, mises en place de goutte à goutte.
Réserves renforcées mais fragiles
Rodrigue Furcy l'assure : "la situation est plus confortable qu'au début du mois de mai."
Les efforts des acteurs privés et publics, associés aux réserves d'eau accumulées au mois de mai ont permis de stocker 24 millions de mètres cubes dans le barrage de Vinça. L'utilisation de l'eau potable a baissé de 25 % au mois de mai.
Or en ce 13 juin, 26 communes restent sous vigilance quant à l'utilisation d'eau potable.
