Face au manque d'eau, le département des Pyrénées-Orientales vit quelques jours de sursis, grâce aux orages et à la pluie. Un sursis qui n'est pour le moment que superficiel.
Voilà plusieurs jours que des épisodes pluvieux s'invitent dans le sud de la France. Dans les Pyrénées-Orientales, même si ces intempéries rafraîchissent les sols, ce n'est que de façon superficielle.
Début mai, des mesures on été prises à l'échelle du département pour essayer de limiter les risques d'incendie et de rupture en eau potable. Vendredi 26 mai, la cellule départementale de gestion de crise sécheresse s'est à nouveau réunie pour annoncer de nouvelles mesures.
Sur Twitter début mai, les météorologues indiquaient que la situation était toujours tendue dans les Pyrénées-Orientales.
Mais après plusieurs jours d'orages et de pluie, la situation semble différente : une accumulation de petits signes qui laissent espérer un peu de répit.
"La bonne nouvelle dans cette histoire, c'est un répit de quelques jours dans le sud de la France. Les récentes pluies ont apporté un peu d'eau à l'agriculture (sécheresse agricole). Mais la sécheresse des nappes est toujours présente," explique sur Twitter Serge Zaka, docteur en agrométéorologie.
Un espoir pour les agriculteurs ?
En effet, à l'est de Perpignan, le barrage de Vinça a presque retrouvé son niveau habituel de la saison. Les dernières précipitations et la fonte des neiges lui ont permis d’atteindre les 18 millions de m3 d’eau.
Un niveau qui n'est pas encore la normale : plus de 20 millions de mètres cubes habituels, mais suffisamment pour que l'agriculture souffle un peu.
"On a créé les conditions pour que le barrage remonte un peu, pour essayer d'arriver à ce que devrait être la normale en cette saison", se réjouit Nicolas Garcia, le vice président du conseil départemental en charge de l'eau.
On peut peut-être utiliser une infime partie de ces 18 millions de mètres cubes pour remettre de l'eau dans les canaux et recharger les nappes quaternaires.
Nicolas Garcia - vice-Président Conseil départemental en charge de l'eau
Une décision qui reviendra au préfet, mais qui fait naître une lueur d’espoir pour le monde agricole, même si seule la vallée de la Têt pourra en profiter.
Une bouffée d'air frais en demi-teinte
Pourtant, ce changement n'est que superficiel. Ces pluies n'abreuvent les sols que jusqu'à deux mètres en profondeur. Pluies qui ne permettent pas d'atteindre les nappes phréatiques.
Le météorologue insiste "je vous le répète encore : notre garantie long terme, c'est les nappes phréatiques (profondeur). 68% sont sous les normes".
Aujourd'hui, 23 communes des Pyrénées-Orientales sont toujours surveillées de près puisqu'elles présentent un risque de rupture en eau potable.
Même écho dans l'Aude. Si le mois de mai, où il est tombé jusqu'à 150 mm d'eau, a été le mois le plus humide depuis le début de l'année. Ces précipitations permettent de stabiliser la situation mais les conséquences de la sécheresse restent importantes pour les céréales d'hiver.
En effet, chaque année, dans Lauragais les rendements de blé avoisinent en moyenne les 55 quintaux à l'hectare, mais cette fois-ci les agricuteurs devront se satisfaire de 40 quintaux.