2022 est l'année la plus sèche jamais enregistrée dans Pyrénées-Orientales depuis 120 ans. On y relève deux fois moins de pluie que la normale. En conséquence, les communes manquent d'eau, comme Corbère qui demande un lâcher d'eau.
La commune de Corbère a demandé un lâcher d'eau depuis le lac des Bouillouses afin d'assurer l'eau courante du village. Cette demande illustre bien la situation de sécheresse jugée "catastrophique" à laquelle sont confrontées les communes des Pyrénées-Orientales.
L'année 2022 est la plus sèche jamais relevée dans le département depuis 120 ans.
Sur quatre niveaux d'évaluation de la gravité de la sécheresse, le département des Pyrénées-Orientales se situe au niveau d'alerte renforcée, à savoir le niveau trois. Comme l'explique Nicolas Garcia, le président de la Commission Eau du Conseil départemental : "c'est l'avant dernier niveau de crise avant une coupure d'eau, à part pour l'eau potable".
La situation lui semble catastrophique pour un mois de décembre : "on ne peut pas rester les deux pieds dans le même sabot et attendre le futur été parce que la situation sera totalement ingérable".
Sur Twitter, Météo France publie une carte de l'indice d'humidité des sols, évoquant une "situation difficile surtout sur les Pyrénées-Orientales".
Selon Henri Got, docteur spécialisé en hydrogéologie, il faudrait additionner plusieurs solutions entre elles plutôt que de chercher coûte que coûte à renforcer les économies d'eau.
Des situations comme cela arriveront de façon récurrente d'ici 2050. Nous sommes au maximum de ce qu'on peut faire en terme d'économies d'eau, désormais il faut penser en termes de ressources supplémentaires et apporter plusieurs petites solutions.
Henri Got - Docteur spécialisé en hydrogéologie
En effet, il devient urgent de trouver des solutions durables. D'autant que ce territoire a une économie qui repose sur le tourisme et l'agriculture, deux gros consommateurs d'eau.
Additionner les solutions
Pour le docteur, il est nécessaire de faire un mix hydrologique en additionnant plein de petites solutions, même au niveau local.
Par exemple, il propose de développer des manières de stocker et de transporter l'eau en surface ou alors en profondeur. Réutiliser les eaux usées de la station d'épuration de Perpignan pourrait aussi être une piste.
Mais malgré ces amorces de solutions, un problème persiste : mettre en place ces solutions demande du temps et de l'énergie, il faut réaliser des études et il faut surtout trouver des financements.