Afin d'obtenir le label "hôpital de proximité", la clinique du Vallespir entame une restructuration. Certaines activités médicales telle que la chirurgie lourde ne seront donc plus accessibles à Céret. De quoi inquiéter les habitants dans cette zone isolée des Pyrénées-orientales.
"On ira où en cas d'urgence ? L'hôpital de Perpignan est déjà saturé", souffle un habitant de Céret au micro de Marie Boscher.
Dans cette ville reclue des Pyrénées-orientales, les habitants ont appris une nouvelle inquiétante : la clinique du Vallespir, l'établissement hospitalier le plus proche avant celui de Perpignan (30 km), entre dans un processus de restructuration afin d'être labelisé "hôpital de proximité" par l'Agence régionale de santé (ARS).
Transfert de la chirurgie lourde à Perpignan
La direction l'a annoncé aux employés en janvier : la médecine d'urgence et la chirurgie ambulatoire seront maintenues sur site, tandis que la chirurgie lourde - avec hospitalisation complète - sera redéployée à Perpignan.
Il est aussi possible qu'au terme de l'année 2024, les services d'urgence de Céret ne soient plus ouverts 24h/24 mais 12 heures par jour, ajoute le directeur territorial du groupe Elsan auquel la clinique appartient.
"Je comprends l'inquiétude, mais il faut l'objectiver", poursuit Pascal Delubac. "La chirurgie ambulatoire représente 90% de la chirurgie à Céret. La chirurgie avec hospitalisation complète (qui est transférée à Perpignan, ndlr) est donc résiduelle".
Un calcul financier pour la CGT
Selon la direction, cette restructuration répond à des difficultés de recrutement dans la région, mais aussi à la stratégie du ministère de la Santé qui recommande le regroupement des activités chirurgicales sur un même plateau technique.
Mais aux yeux de la CGT, le calcul est avant tout financier. "Le label hôpital de proximité constitue un moyen de redevenir performant financièrement, de verser des dividences aux actionnaires, de ne garder que les services qui rapportent avec des rallonges de l'ARS au passage", dénonce le secrétaire général CGT santé et action sociale Christophe Climaco.
Qu'une majorité des actes médicaux soient maintenus sur Céret reste insuffisant pour cet habitant interviewé au centre ville. "S'il y a un service, il faut le garder", considère-t-il. Et ce, "dans l'intégralité de ce qui existe actuellement".