Jacques Rançon retournera en juin devant la cour d’assises, cette fois à Amiens, pour une affaire qui remonte à 34 ans : le viol et le meurtre d'Isabelle Mesnage en 86. Le sexagénaire a déjà été condamné à perpétuité pour deux meurtres similaires commis dans les années 90 à la gare de Perpignan.
Le tueur de la gare de Perpignan comparaitra devant les assises de la Somme en juin pour le viol et le meurtre d’Isabelle Mesnage, dont le corps avait été découvert en 1986 à Cachy, près d’Amiens, capitale picarde.
Les vêtements de cette jeune informaticienne étaient en partie déchirés et des objets lui appartenant avaient été retrouvés près d’elle, à l’époque. Mais faute d'élément probant, l'enquête avait abouti à un non-lieu prononcé 8 ans plus tard, en 1992.
C’est l’avocate de la famille de la victime qui a fait le lien avec Jacques Rançon.
Des meurtres et des viols similaires
Cet ancien cariste avait été confondu par son ADN en 2014. (Des prélèvements avaient été effectués sur lui alors qu’il était accusé de violence sur son épouse). L’ADN correspondait avec celui retrouvé sur des chaussures de Moktaria Chaïb, 19 ans violée et tuée comme Marie-Hélène Gonzalez, 22 ans, dans le quartier de la gare de Perpignan en décembre 1997 et juin 1998.
Condamné à perpétuité
Jacques Rançon avait fini par avouer le viol et le meurtre des deux jeunes femmes, près de 20 ans après les faits. En mars 1998, il était également jugé devant les assises des Pyrénées-Orientales pour une tentative de meurtre et une tentative de viol, sur Sabrina, en mars 1998, toujours à Perpignan.
La cour d'assises des Pyrénées-Orientales avait condamné Jacques Rançon en mars 2018 à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d'une peine de sûreté de 22 ans.
L’affaire Isabelle Mesnage
Ce qui a mis l'avocate de la famille Mesnage sur la piste du tueur de la gare de Perpignan, c’est son mode opératoire, sa manière de mutiler ses victimes. Grâce à l’intervention de Maître Herrmann , le parquet d’Amiens a décidé de rouvrir l'enquête. Les nouvelles investigations ont établi la présence de Jacques Rançon près d'Amiens à l'époque des faits.
En juin 2019, Jacques Rançon a été extrait de la prison de Béziers où il purgeait sa peine et placé en garde à vue pour être interrogé les gendarmes de la section de recherches d'Amiens.
Après avoir nié toute implication, le détenu a fini par avouer le viol et l'assassinat de la jeune picarde : il avait expliqué avoir enlevé Isabelle Mesnage le jour de sa disparition alors qu'elle faisait du stop, l'avoir frappée, violée avant de l'étrangler. Il avait ensuite porté atteinte à son corps avec le même mode opératoire que celui qui sera utilisé pour ses futures victimes en 1997 et 1998.
Même s’il s’est rétracté quelques temps après ces aveux, il a été mis en examen des chefs d'assassinat et de viol par les deux magistrats instructeurs amiénois.
Faisceau de présomption
Selon l’avocat de Rançon, il ne s’agirait que d'un faiseau de présomptions car, selon lui, il n'y aurait aucune preuve tangible : ce qui reste aujourd’hui du corps d’Isabelle Mesnage ne permettrait plus de prélever de l’ADN de l'accusé ou même de constater de véritables traces de mutilations.
Nous allons plaider l’acquittement
En attendant son nouveau procès, Jacques Rançon a été transféré à la prison d’Amiens. Ce Picard d’origine doit comparaitre en juin devant la cour d'assises de la Somme, lieu que ne lui est pas inconnu puisqu’en 1994, il y déjà été condamné pour un viol commis deux ans plus tôt.