Le président de l'USA Perpignan, François Rivière, s'est réjoui de la dérogation accordée par le préfet au club catalan. L'USAP pourra accueillir 8 000 spectateurs pour sa rencontre amicale face à Colomiers, ce vendredi 21 août, à Aimé-Giral. Une première dans le sport français.
François Rivière, l'USAP est le premier club de sport français à obtenir une dérogation pour dépasser la jauge maximale de 5 000 personnes pour le match amical face à Colomiers, vendredi. Quelle est votre réaction ?C'est une bonne nouvelle, pour l'USAP, pour Perpignan, pour tous ceux qui y ont travaillé. Ca compte beaucoup, déjà dans l'environnement médiatique. C'est une très grande fierté pour tous les Catalans.
Comment votre demande a t-elle pu aboutir ?
Il y a eu deux causes principales : Perpignan n'est pas en ce moment un secteur gravement touché par le Covid en France, on est moins touchés que d'autres villes. Et le travail qui a été fait par les équipes, avec la collaboration de la préfecture et de la mairie. Tout le monde a travaillé très fort depuis un mois et demain pour préparer ce match de vendredi.
C'est une double récompense. Pour le club, les collaborateurs, les bénévoles, mais aussi pour le public. L'USAP manquait au public, on a besoin de se retrouver dans cette période si anxiogène, si difficile qu'on a vécu depuis maintenant quelques mois... Pouvoir se retrouver tous ensemble, c'est très important. Je crois beaucoup en la dimension qu'apporte le rugby dans la paix et la sérénité.
Financièrement, l'augmentation de la jauge doit vous faire du bien.
Ce qui est certain, c'est que c'est une moins mauvaise nouvelle car on aura des recettes. Une jauge à 8 000, c'est moins que les 15 000 que peut contenir Aimé-Giral, et on a un accroissement de nos charges très important par la suite des contraintes liées à la protection sanitaire du stade, du match et des supporters. On a des coûts supplémentaires. Mais à l'arrivée des opérations, si on peut faire 3 - 4 000 places en vente en billeterie simple, c'est autant pour le club et puis ce sont des gens qui vont aller aux buvettes, à la boutique... C'est bien pour le club.
Vous espérez obtenir la dérogation à plus long terme ?
Absolument. Il est très important que vendredi, on ait encore un comportement absolument irréprochable dans le stade, dans tous les espaces publics d'Aimé-Giral parce que derrière, nous la demanderons pour la reprise du championnat : nous recevons Mont-de-Marsan le 10 septembre, là, il faut qu'on ait une juge d'au moins 10 000 spectateurs. Si vendredi tout se passe bien, je demanderai aussitôt un prolongement de cette autorisation au moins pour le premier bloc du championnat.
Dans votre club, quelles sont les contraintes liées au coronavirus ?
On doit tester et contrôler les joueurs en permanence. C'est une dépense de plusieurs milliers d'euros par mois. On est obligés de mettre en place une sécurité, une assistance beaucoup plus rapprochée, on est obligés d'ouvrir plusieurs voies de circulation dans Aimé-Giral, d'ouvrir plusieurs buvettes. C'est un accroissement important de nos charges qui est de l'ordre d'à peu près 30 000 à 50 000 euros par mois. Donc face à ça, il nous faut des recettes supplémentaires.
Mais au-delà des chiffres, le plus important c'est qu'on puisse vivre le rugby, vivre Aimé-Giral. Et n'oublions pas une chose : Colomiers - Perpignan vendredi, c'est un peu la finale de Pro D2 qui n'a pas eu lieu. Je pense assez classe et élégant de la part de Colomiers de venir se risquer à venir défier Perpignan sur son propre sol vendredi. Et c'est le plus important, que tout le monde passe un bon moment.