Malgré un effet Jeux olympiques et paralympiques, le sport reste encore peu développé chez les personnes en situation de handicap. C'est le cas notamment des personnes de petite taille. Une association a organisé un week-end d'inclusion dans les Pyrénées-Orientales. L'idée est de montrer que les clubs peuvent s'adapter à tous les publics.
Basket, volley, badminton… Le sport était à l'honneur à Torreilles près de Perpignan (Pyrénées-Orientales) tout au long du week-end. Chasubles orange contre sans chasubles, personnes valides et personnes en situation de handicap se sont affrontées en toute convivialité. Des matchs amicaux pour un sport plus inclusif.
Faire tomber les barrières
Organisé par l'association des personnes de petite taille et le Club de Volant Salanquais, l'évènement a regroupé des sportifs de toute la France. Roland, lui, est venu tout spécialement de Lyon dans le but de s'essayer à de nouvelles disciplines. Pour le jeune homme atteint de nanisme, le sport représente, comme pour beaucoup de monde, le moyen d'évacuer les tensions de la semaine, de s'entretenir tout en se faisant plaisir. Mais Roland garde toujours à l'esprit ce besoin de faire tomber les barrières.
On touche tous le sol. Ça nous permet de ne pas se sentir différent et exclu de la société. Les Jeux paralympiques ont ouvert l'esprit de la population. On a pu se rendre compte qu'un sportif, même handicapé, peut avoir un niveau sportif très élevé.
Roland Chavarot, handisportif lyonnais
L'objectif de ce type de rencontres est de travailler en inclusion pour gommer toute discrimination envers, dans ce cas précis, les personnes de petite taille. Pour Fabien, le président du Club salanquais "l'inclusion, c'est la clé de la vie en société". Pour autant, pas question d'oublier le défi, il suffit d'adapter quelques règles afin de rééquilibrer le match, de basket en l'occurrence.
Il y a exactement trois règles qui changent : le nombre de points attribués à chaque panier, un pour une personne de taille classique, trois pour une personne de petite taille. Le nombre de pas autorisés est de deux pour une taille classique et mouvements illimités pour les personnes de petite taille. Et aussi, les tailles classiques n'ont pas le droit de courir.
Fabien Morat, président du club Le Volant salanquais
Un regard différent sur le handicap
Maxime, lui, est le numéro 2 français de para-badminton, une des seules disciplines ouvertes aux personnes de petite taille aux Jeux paralympiques. Il s'essaie aujourd'hui à la boccia, une sorte de pétanque pensée pour les personnes en situation de handicap. "C'est dur mais il faut essayer, suggère Maxime Gréboval. Quand j'étais petit j'ai essayé plusieurs sports et c'est le badminton qui m'a accroché. À force de travail, j'ai atteint le haut niveau pour, peut-être, participer dans quatre ans aux Jeux de Los Angeles."
Ça prend son temps, petit à petit ça se modernise. Il y a de plus en plus de sports avec des catégories de personnes de petite taille. La société change.
Maxime Gréboval, athlète parabadminton
Environ soixante-dix personnes ont participé à ce week-end d'inclusion. Une belle fréquentation malgré des blocages, force est de constater, encore trop présents.
Les personnes de petite taille vivent des moqueries au quotidien. Dans la rue, dès qu'ils se baladent, il y a ces photos prises à la volée, ce petit coup de coude et le 'regerde, regarde' en souriant. C'est difficile à vivre. Alors, arriver dans un club où on ne connait personne, c'est dur parce qu'on se demande si on ne va pas être rejeté ou moqué.
Nathalie Meunier, vice-présidente de l'Association des personnes de petite taille (APPT)
Pratiquer un sport sans risquer d'être jugé. Poser un regard différent sur le handicap. Autant d'objectifs qui ont été verbalisés ce week-end pour une société avec un avenir plus juste au quotidien et dans le sport. Des jeux mondiaux pour les personnes de petite taille sont organisés tous les quatre ans. Les prochains se tiendront en Australie en 2027.