Jusqu'au 15 septembre, Perpignan accueille la 31 ème édition de Visa pour l'image: 28 expositions à découvrir dans dix lieux du coeur de ville. Nous vous proposons notre Top 5.
Au menu de cette 31e édition du plus important festival de photojournalisme au monde, plus de 1.250 photographies, 24 expositions en accès libre, des projections, des rencontres, un "coup de chapeau" à l'inusable reporter de guerre Patrick Chauvel qui fête ses 50 ans d'activités. Parmi de nombreux prix, le plus convoité, le Visa d'or Paris Match News, sera remis le 7 septembre.
Mais aussi deux regards proposés sur les Gilets jaunes. L'année dernière, une polémique était née de l'absence d'exposition sur la crise politique en Catalogne. Des soutiens de l'indépendance catalane ont notamment fait part de leur incompréhension face à ce choix, certains accusant la direction du festival d'avoir cédé à des pressions. Jean-François Leroy, directeur de Visa, avait réfuté les accusations de censure.
Lundi, mardi, mercredi, jeudi, vendredi, gilets jaunes, dimanche d'Eric Hadj
"Les journalistes n’étaient pas les bienvenus. Il a fallu rester silencieux face à leurs insultes, tout en se protégeant des coups de matraque intempestifs. Certains confrères ont même essuyé des tirs de LBD. Un peu mieux équipé chaque week-end, j’ai tenté de me fondre dans ce décor pour ne pas passer à côté d’une photo.
Habitué des sujets banlieue et des faits divers, j’ai vécu chaque mobilisation comme un nouveau reportage. Les photos choisies ici ne sont qu’un morceau de l’histoire".
Lieu d'exposition : Hôtel Pams
A voir aussi "Les gilets jaunes" d'Olivier Coret (Couvent des Minimes)
50 ans sur le front, de Patrick Chauvel
"Je suis arrivé à Saigon le 14 janvier 1968, la guerre était au rendez-vous, puissante, passionnante, dangereuse, dégueulasse, injuste, insistante, elle parlait d’une voix forte, provocante: Je suis la mère de toutes choses, la grande force qui entraîne et transforme les sociétés; je suis leur plus puissant moyen d’expression. Tribunal de l’Histoire, je pèse, juge et modèle le monde; je fais les dieux et les rois, les maîtres et les esclaves. Je fascine les Hommes, et la Paix elle-même vit dans ma fascination.
50 ans plus tard, la guerre est toujours là. Je continue de la photographier, en Afrique, au Moyen-Orient, jusqu’aux frontières de l’Europe, en Ukraine, où elle a réussi à recréer le décor des tranchées de 14-18".
Lieu d'exposition: Couvent des Minimes
La face cachée du tourisme de la faune de Kristen Luce
Kirsten Luce a parcouru le monde pour enquêter sur ce tourisme animalier d’aujourd’hui. En coulisses, elle a découvert, cachée à la vue des voyageurs, la souffrance des animaux.
Le reportage débute en 2018 en Amazonie, puis en Thaïlande ou des zoos permettent de poser à côté d’un tigre drogué, auquel on a souvent arraché ses griffes. En Russie, il existe encore des cirques où des milliers d’ours sont dressés à marcher sur deux pattes, et que l’on enchaîne à un mur, debout, pour développer les muscles de leurs pattes arrière.
"Ce reportage veut sensibiliser le public à ces maltraitances, nous inciter à réfléchir avant de participer à de telles activités ou de publier des images susceptibles d’encourager ces traitements abusifs infligés aux animaux", expliquent les organisateurs
Lieu d'exposition : Eglise des dominicains
Sahel en danger, une bombe à retardement de Pascal Maitre
Dans cette région, (ligne de séparation entre les sables du Sahara et les forêts tropicales d’Afrique), l’insécurité politique vient s’ajouter à l’insécurité alimentaire. C’est là que vivent 125 millions d’habitants parmi les plus démunis et vulnérables de la planète, et d’ici 15 ans, la population aura augmenté de 60%.
La crise qui s’accélère est la conséquence du dérèglement climatique, d’une croissance démographique inouïe, de la diminution des ressources naturelles, d’une situation économique et sociale terrible, et de nombreux conflits territoriaux et politiques, liés notamment au développement du djihadisme.
Lieu d'exposition: Couvent des Minimes
Journal d'un photographe d'Alain Keler
Le journal d'un photographe revisitant 20 ans d'archives photo de 1968 à 1989."Qui suis-je? Pourquoi suis-je devenu photographe? J’avais commencé ce voyage vers les pays de l’Est comme une recherche journalistique. Je l’ai terminé en recherche identitaire. J’étais issu de ce qui fut autrefois la plus grande minorité d’Europe. J’allais enfin pouvoir donner un sens à mon travail. La photographie, le voyage et ma quête venaient de se rejoindre. Pour savoir qui j’étais, je devais d’abord trouver d’où je venais. Ma démarche de photographe et mon histoire personnelle se rencontrèrent ce jour-là."
Lieu d'exposition: Couvent des Minimes