J-3 avant le lancement du 36e Visa Pour l'Image. Les derniers préparatifs sont en cours. Visite dans les coulisses du plus grand festival de photojournalisme au monde.
L'accrochage des photos se termine. Les dernières vérifications se font avec le directeur du festival.
"C'est un travail de précision car tout doit être aligné, les écarts entre les photos doivent être similaires", explique Jean-François Leroy, directeur de Visa pour l'Image.
Visa pour l'Image expose tous les ans entre 800 et 900 photos. Chacune doit être parfaitement éclairée.
"Ce qui est joli ici c'est lorsque la lumière est éteinte et qu'il y a juste les cadres d'éclairés", poursuit-il méticuleusement.
Un travail d'orfèvre
Plus de 50 agents de la mairie de Perpignan travaillent depuis un mois au montage des 26 expositions. Un montage qui demande technique et précision.
Ce travail d'orfèvre débute ici dans un local du centre technique de la mairie. Cette jeune équipe a la responsabilité d'encadrer les photos.
"Il faut faire attention à ce que la vitre soit bien propre parce que sur certaines couleurs, on voit énormément les imperfections, et il faut aussi qu'il n'y ait pas la moindre poussière parce que selon les éclairages et les lieux cela a tendance à se voir", détaille Camille Espa, saisonnière à Visa depuis trois ans.
"L'étape la plus compliquée, ce sont les légendes. Toute la chaîne du travail est dépendante des légendes. En amont, on prépare les étiquettes et on colle de l'autre côté, au millimètre près", conclut Bruno Gilles, responsable Création à la mairie de Perpignan.
La préparation de Visa pour l'image ce sont 4 000 heures de travail assurées par une soixantaine de personnes.
Au programme
Avec au programme, cette année, un récapitulatif des clichés qui permettent de se replonger dans les événements marquants vécus au cours des derniers mois. Les guerres, les crises, le dérèglement climatique… et même les Jeux Olympiques de Paris seront au programme.
Surtout, les 25 expositions soigneusement choisies sont l’histoire d’existences heurtées par les conflits armés, la pauvreté ou les crises climatiques. Cette année, 11 des 25 expositions seront consacrées aux conflits armés en cours dans le monde.
Visa pour l’Image propose des expositions, gratuites dans toute la ville, par des photojournalistes du monde entier dont :
- "Venice, Californie", Karen Ballard
- "Un monde dans la tourmente", Paula Bronstein / Getty Images
- "Le corps des femmes comme champs de bataille", Cinzia Canneri
- "Les deux murs", Alejandro Cegarra / The New York Times / Bloomberg
- "Mayotte : sous le drapeau, le parcours de la deuxième chance", Miquel Dewever-Plana pour Le Figaro magazine
- "France périphérique", Pierre Faure / Hans Lucas
- "Comédie - Française : histoires de théâtre", Jean-Louis Fernandez
- "Haïti : le pouvoir des gangs", Corentin Fohlen / Divergence pour Paris Match
- "Grandir dans la cour d’écrans", Jérôme Gence
- "La vie sous les talibans 2.0", Afshin Ismaeli / Aftenposten
- "Grown Upstate : l’héritage de l’amour à Collar City, 2013-2023", Brenda Ann Kenneally
- "La ville invisible", Paolo Manzo
- "Équateur : conflit armé interne", John Moore / Getty Images
- "Parcours d'un photographe à travers le quotidien, les conflits et la perte personnelle", Emilio Morenatti / AP
- "Cisjordanie", Sergey Ponomarev / The New York Times / Getty Images
- "Minerais de sang", Francisco Proner / Agence VU’
- "À 5 km du front", Anastasia Taylor-Lind
- "Les ravages de la tranq", Gaël Turine pour Le Figaro magazine
- "En route", Ad van Denderen / Agence VU’
- "Des voix s'élèvent derrière le mur", Mugur Varzariu
- "Alfred's Journey", Alfred Yaghobzadeh.
Par ailleurs, cette année une exposition permettra de retrouver en photo les épreuves des Jeux olympiques de Paris par un collectif de photographes de l’AFP. Des photos changées chaque jour et tirées en grand format dans la cour du Couvent des Dominicains. Les Jeux Paralympiques seront suivis lors des soirées de projection au Campo Santo.
Écrit avec Céline LLambrich.