Les castellers de Prades dans les Pyrénées-Orientales ont profité de la semaine des langues régionales pour parfaire leur spectaculaire tour humaine. L'occasion pour ces sportifs passionnés de tous âges de célébrer le patrimoine catalan.
Pour les membres de Pallagos del Conflent, organisation sportive basée à Prades dans les Pyrénées-Orientales, la colla castellera est une véritable religion. Ce terme catalan désigne ces spectaculaires pyramides humaines hautes de plusieurs mètres. "Les plus grandes castells montent jusqu'à dix étages. Nous, on s'arrête à six", précise Gérard Thorent, casteller depuis une dizaine d'années.
Des pyramides où pour prendre de la hauteur, les castellers doivent s'empiler les uns sur les autres dans un ordre bien précis et immuable. Le tout, en suivant des indications dictées en catalan par le cap de colla ; comprenez le capitaine d'équipe.
Une discipline ouverte à tous
À Prades, les castellers de Pallagos del Conflent se réunissent deux fois par semaine, le mardi et le vendredi en début de soirée. Entre 30 et 40 personnes sont présentes à chaque entraînement et aucun critère n'est obligatoire pour participer. "On accueille des personnes qui ont entre 4 et 80 ans, tout le monde trouve sa place, peu importe sa morphologie. Les plus costauds sont en bas, ils portent les jeunes et plus petits, qui eux sont en haut de la colla", explique Gérard Thorent.
Certains mots ne peuvent se prononcer qu'en catalan
Frédéric Feijao
La maîtrise des bases du catalan peut cependant être un plus : les castellers de Pallagos del Conflent s'entraînent exclusivement dans cette langue. "Ça nous permet d'être plus imprégnés, de nous sentir au plus près de la tradition et de la culture catalane", explique le cap de colla Frédéric Feijao au micro de France 3 Occitanie.
Célébrer le patrimoine catalan
Selon Gérard Thorent, la colla castellera est une pratique relativement récente, apparue dans le courant du siècle dernier. Tout droit venue du sud de la Catalogne, cette discipline s'est rapidement imposée dans le patrimoine catalan jusqu'à en devenir une véritable vitrine pour cette culture. "On pense que tout est lié aux paysans catalans qui se retrouvaient le dimanche et qui trouvaient toujours un moyen de s'entasser les uns sur les autres", raconte ce passionné.
Une apparition certes récente mais qui n'enlève rien à son ancrage durable dans la culture catalane et même mondiale. Depuis dix ans, les tours humaines catalanes sont même inscrites dans le patrimoine culturel immatériel de l'Unesco.