Département à la fois montagneux et méditerranéen, les Pyrénées-Orientales n'avaient jusqu'à ces 20 dernières années jamais manqué d'eau. Une situation rendue possible grâce à son réseau de canaux, plusieurs centaines de kilomètres qui conduisent l'eau de la montagne à la plaine. Mais ils doivent être entretenus régulièrement.
Ce matin là, à Codalet, près de Prades, des bénévoles participent à l'entretien hivernal des canaux. Des ouvrages plusieurs fois centenaires.
Un travail ancestral pour la collectivité
Chaque année, à la fin de l'hiver, les pelles et les balais sont de sortie pour nettoyer le canal de la Llitera, avant sa remise en eau.
"Il y a des feuilles mortes, des racines, de la terre, des petits éboulements, des branches qui sont tombés pendant l'hiver. Rien de bien méchant mais il faut nettoyer tout cela" explique un bénévole.
La dizaine de bénévoles est a l'oeuvre, tous membres de l'ASA, l'association syndicale autorisée, qui gère les quatre canaux d'irrigation de ce secteur du Conflent.
Cela se faisait dans le temps avec les gens du village. On essaye de perpétuer la tradition mais ce n'est pas facile de rassembler tout le monde.
Patrick, bénévole de l'ASA Conflent.
Des canaux indispensables à l'irrigation
Aménagés dès le Moyen-Âge pour l'agriculture, les canaux du pays catalan alimentent aujourd'hui également des jardins et des lotissements. Dans la Vallée de la Têt, 10.000 hectares sont cultivées grâce à ce réseau. L'eau de ce canal descend du Canigou.
L'eau qui arrive ici vient du glacier du Canigou. Jusqu'à maintenant, il y a toujours eu de l'eau. Mais avec les fortes chaleurs, la glace fond de plus en plus vite et surtout plus tôt. Donc, il y a de moins en moins de débit en été.
Patrick Masselot, président de l'ASA de la Llitera.
En cette fin d'hiver, toutes les ASA des Pyrénées sont inquiètes. L'absence d'eau dans les canaux porterait un coup sévère à l'agriculture mais pas seulement, car on estime que sur 6 litres d'eau pris pour ces canaux dans les rivières, 2 litres au moins alimentent les nappes phréatiques.
Ecrit avec Philippe Georget.
