Assassiné le 8 mai 1994 à Alger par des hommes du Groupe Islamiste Algérien, le frère Henri Vergès, originaire de Matemale dans les Pyrénées-Orientales, a été béatifié par l'Eglise catholique, samedi 8 décembre, lors d'une cérémonie tenue à Oran, en Algérie.
Ils étaient 19 religieux chrétiens a avoir été assassiné en Algérie, dans les années 1990. Parmi eux, les moines de Tibhirine et le frère mariste Henri Vergès, originaire de Matemale, dans les Pyrénées-Orientales.Ils ont été béatifié, samedi 8 décembre, lors d'une cérémonie qui s'est tenue à la chapelle Notre-Dame de la Cruz, à Oran, en Algérie. Ils ont ainsi été placé au rang des "bienheureux", c'est-à-dire que leurs mérites sont reconnus par l'Eglise. C'est la première fois que le pays, à la population en majorité de confession musulmane, accueillait une cérémonie de béatification.
Quelque 1.200 personnes y ont assisté ; les proches des béatifiés, le clergé d'Algérie, des religieux catholiques et des imams, ainsi que le ministre algérien des Affaires religieuses Mohamed Aïssa et le secrétaire d'Etat français aux Affaires étrangères Jean-Baptiste Lemoyne.
Le cardinal Angelo Becciu, envoyé spécial du Pape, y a lu le décret de béatification en latin.
Le Pape François a souhaité que "cette célébration aide à panser les blessures du passé et crée une dynamique nouvelle de la rencontre et du vivre ensemble à la suite de nos bienheureux".Que Monseigneur Pierre Claverie (...) et ses 18 compagnons, fidèles messagers de l'Evangile, humbles artisans de paix (...) soient dès maintenant appelés bienheureux.
L'archevêque d'Alger, Mgr Paul Desfarges, a rendu hommage "aux milliers et milliers de victimes de la guerre civile algérienne (...) héros anonymes du quotidien". Une minute de silence a ensuite été observée.
Assassiné le 8 mai 1994 en plein guerre civile d'Algérie, dans sa bibliothèque de la Casbah d'Alger, à 67 ans, le catalan Henri Vergès a été représenté par ses proches lors de la cérémonie. "Il ne venait que tous les 2-3 ans en France", selon son frère Pierre, 81 ans, dont le témoignage a été recueilli par l'AFP. "C'était un sévère avec lui-même, il ne prenait pas des vacances facilement"
Il n'est pas resté en Algérie "par attrait, c'était un austère", selon Pierre, "il voulait être là où il y avait des nécessités". Son neveu, Samuel Vergès, fils de Pierre, se souvient :
Le GIA, Groupe Islamiste Algérien, avait à l'époque revendiqué les assassinats des 19 religieux.Tout le monde était conscient des risques mais ce fut le premier religieux (chrétien) à être assassiné en Algérie