Depuis quelques jours, le centre pénitentiaire de Perpignan accueille un nouveau détenu condamné pour terrorisme. Il rejoint un autre prisonnier du même calibre arrivé il y a quelques mois. Les syndicats s'inquiètent de voir ces deux individus être mélangés aux autres détenus.
Que faire de ces détenus que le ministère de la Justice appelle les terroristes islamistes (TIS) ? Privilégier l'isolement ou la dissémination avec d'autres détenus ?
Cette question interpelle les surveillants de la prison de Perpignan. Car depuis vendredi, leur établissement accueille H-A, un nouveau détenu de 29 ans.
Ce dernier a été condamné en 2016, à 9 ans de prison pour association de malfaiteurs en vue de la préparation d'un acte terroriste et apologie d'actes terroristes sur Internet.
Depuis quelques jours, il est donc détenu au milieu des autres prisonniers, comme l'explique Pierre Grousset, représentant Ufap-Unsa :
On a rien contre lui mais il faut avoir les moyens de s'occuper de ces détenus. Notre peur, c'est que l'on est de plus en plus de TIS au centre de détention. Ils peuvent avoir une véritable influence sur les autres prisonniers". Pierre Grousset.
En août dernier, le centre pénitentiaire de Perpignan recevait déjà B-M, un homme de 25 ans lui aussi condamné pour association de malfaiteurs en vue de la préparation d'un acte terroriste. L'établissement catalan compte donc désormais deux TIS.
Passage devant une commission
Ces derniers mois, H-A était retenu dans un quartier d'évaluation de la radicalisation (QER). Il existe en France trois QER, tous situés en région parisienne.
Ces quartiers spécifiques sont destinés aux détenus condamnés pour des faits de terrorisme afin que l'administration pénitentiaire détermine leur niveau de radicalisation et adapte leur suivi en prison. B-T avait lui aussi été retenu dans un QER.
Après 4 mois au QER, une commission d'évaluation des détenus radicalisés a estimé que H-A pouvait rejoindre une prison classique. C'est comme ça qu'il est arrivé à Perpignan :
Le risque, c'est celui du prosélytisme sans parler du danger pour les collègues et les autres détenus. On veut que la direction s'engage à ce que ces détenus soient mis à l'isolement dès le premier écart, avant d'être transférés. Pierre Grousset.
L'une des craintes des professionnels du milieu carcéral est que ces deux détenus pratiquent l'art de la dissimulation : le Taquîya.
Les deux détenus ne sont pas libérables avant juillet 2022 pour B-M et 2025 pour H-A.
Contactée par France 3 Occitanie, l'administration judiciaire n'a pas souhaité répondre à nos questions.