La cueillette des champignons est l'occasion de se balader en forêt tout en ramenant de quoi dîner. Néanmoins, il existe une réglementation précise à respecter. Entre code forestier et de l'environnement, on vous explique ce qui est permis et ce qui ne l'est pas afin que la cueillette reste un plaisir sans danger.
La saison des champignons d'automne débute tout juste et certaines récoltes font déjà envie. Cèpes, bolets, lactaires, pieds de mouton... la liste est longue et appétissante. La fin de l'été et l'automne sont les périodes de l'année où les champignons poussent à foison. En voici la preuve.
Cueillette. L'Estérel regorge de champignons aux saveurs délicieuses et couleurs flamboyantes. Ce midi dégustation de cèpes frits et d'Oronges "Amanite des Césars" qui doit son qualificatif à ce qu'elle aurait été un mets de choix à la table des empereurs romains. pic.twitter.com/gCVeodtWCI
— Laurence Jaclard (@JaclardL) September 25, 2024
C'est le moment de partir quelques heures en forêt, son panier au bras et son couteau dans la poche. Les champignons vous tendent les bras. Mais attention, la réglementation est précise. Car il ne s'agit pas de piller mais de ramasser raisonnablement sur des territoires autorisés. Explications.
Cueillette interdite sans l'autorisation du propriétaire du terrain
Les champignons ne sont pas un bien public. Chaque propriétaire de parcelle dispose librement des champignons issus de son sol. Il peut, s'il le souhaite, en interdire la cueillette.
Il faut donc demander l'autorisation et ne pas s'aventurer sur un terrain si un panneau mentionnant l'interdiction est posé. Cela s'applique au ramassage familial ou commercial. Car ramasser des champignons chez autrui c'est du vol.
Sur le domaine public, il faut consulter les arrêtés préfectoraux. En effet, par arrêté, la cueillette peut être totalement interdite ou autorisée sous certaines conditions le ramassage. Ainsi que la cession à titre gratuit ou onéreux des végétaux.
Une quantité prélevée limitée
Le régime forestier est clair. Le ramassage est toléré s’il n’excède pas 5 litres (5 kilos). Au-delà, c'est l'infraction.
L'amende encourue va de 750 € à 45 000 € et 3 ans d’emprisonnement, selon le volume ramassé, conformément aux dispositions du Code pénal relatives aux appropriations frauduleuses. Et si le prélèvement est supérieur à 10 litres et est commis en réunion et/ou avec destruction ou dégradation, les peines sont assimilables au vol aggravé.
Les règles de base à suivre pour une cueillette intelligente
La diversité des champignons est importante. Leur apparence est souvent trompeuse.
Aussi afin d'éviter les risques d'intoxication, il faut :
- seulement ramasser les champignons identifiables et comestibles. En cas de doute, vous le laissez sur place.
- cueillir le champignon avec son pied. Cela permet d'avoir tous les éléments pour reconnaître un champignon comestible ou non comestible.
- ne pas mélanger les espèces. Un panier à bord plat est idéal pour les conserver dans leur intégralité.
Les risques de l'intoxication
Chaque année, des cas d'intoxication entraînent la mort de cueilleurs non avertis. Certaines espèces sont vraiment dangereuses. En cas de doute sur un ou plusieurs champignons, il faut consulter un pharmacien. Il saura vous indiquer ce qui peut être mangé et ce qui ne peut pas l'être.
En cas d'intoxication, il faut se rendre aux urgences ou dans un centre antipoison dans les meilleurs délais. La consommation de champignons non comestibles peut déclencher des problèmes digestifs avec douleurs abdominales, nausées, vomissements et diarrhées.