La commission des Affaires sociales a adopté un amendement au projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour surtaxer les boissons sucrées. Est-ce de nature à faire baisser la consommation ? Les limonadiers de la région réagissent...
Taxer davantage les boissons sucrées va-t-il inciter les amateurs de sodas à réduire leur consommation ? Rien est moins sûr... La taxe soda, votée la semaine dernière en commission, divise l'opinion.
Jusqu'à présent, la taxe était la même pour tous les sodas. Désormais les boissons les plus sucrées seront les plus taxées. Avec une répercussion sur les prix.
Par exemple, en hyper-marché, la canette de Coca-Cola devrait passer de 46 à 53 centimes. Le Fanta, moins sucré, resterait au même prix. La Volvic aromatisée, elle, pourrait baisser de 57 à 53 centimes.
Pour les limonadiers, qui pour leur part sucrent peu, la taxe ne devrait pas bouger. Mais elle en laisse tout de même quelques-uns sceptiques.
C'est le cas de Laurent Michau. Cet artisan limonadier à Belesta, en Ariège, s'interroge sur le fait que seules les boissons sont taxées et pas les autres produits (très) sucrés, comme les bonbons.
"Si la motivation est de santé publique, à savoir l'obésité, tous les acteurs de la filière sucre devraient être concernés, et pas seulement les boissons. Je pense par exemple aux bonbons, mais aussi au sucre en lui-même. C'est une histoire de gros sous, déguisée sous un problème de santé publique".
En revanche, pour Philippe Bonnet, limonadier à Briatexte, dans le Tarn, cette taxe différenciée peut inciter les industriels et les artisans à "mettre juste ce qu'il faut" de sucre. "Et surtout pas sur-sucrer, pour pas que ça gloutonne !"
Limiter le sucre dans les produits, c'est le but de la commission d l'Assemblé Nationale, qui souhaite responsabiliser le fabriquant et pas seulement le consommateur. Le hic, c'est qu'il est difficile à ce dernier de changer ses habitudes du jour au lendemain.
Le risque est donc bien de pénaliser le consommateur. C'est à ce titre que la taxe soda a fait tiquer jusqu'à la ministre de la santé, Agnès Buzyn, qui craint qu'elle pénalise surtout les ménages les plus modestes...
Voir le reportage de Christine Ravier et Pascal Dussol, de France 3 Occitanie :