Jeu de l'olive dans les écoles : " Pas un geste banal mais un abus sexuel " la gendarmerie du Tarn-et-Garonne alerte

La gendarmerie du Tarn-et-Garonne lance une alerte sur son compte Facebook : la pratique du jeu de "l’olive" se multiplie dans les établissements scolaires. Une plainte a été déposée par les parents d’un collégien de Moissac.

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Une " blague entre élèves ", plutôt un jeu dangereux qui peut être qualifié d’abus sexuel. Le jeu de " l’olive " consiste à mettre un doigt dans les fesses d’un camarade par-dessus ses vêtements.

La plupart du temps, le geste n’aboutit pas, il est simulé mais ça peut dériver très vite en abus sexuel ", précise le chef d’escadron Barousse de la gendarmerie du Tarn-et-Garonne. C’est précisément parce-que la famille d’un collégien de Moissac, victime de ce " jeu " vient de porter plainte, que la gendarmerie alerte sur les dangers de ce jeu. " L’adolescent a réussi à en parler à ses parents mais il est traumatisé ", selon le responsable de gendarmerie. Le jeu n’est pas nouveau mais il ressurgit dans les cours d’établissements scolaires au point que la gendarmerie du Tarn-et-Garonne lance une alerte sur son compte Facebook.

Derrière le geste, la problématique du harcèlement

Le chef d’escadron Barousse de la gendarmerie du Tarn-et-Garonne n’hésite pas à parler de face cachée de l’iceberg.

La parole n’est pas libérée sur le sujet. Quand on en discute avec les élèves, on se rend compte que c’est assez courant. Il faut donc faire acte de prévention

Chef d'escadron Barousse, gendarmerie du Tarn-et-Garonne

Béatriz Malleville, la présidente de la FCPE, la fédération des parents d’élèves  du Tarn-et-Garonne, confirme que ce jeu est périodique et le problème persistant : "c’est en réalité, le problème du harcèlement et donc plus largement celui des moyens qu’on alloue à la lutte contre le harcèlement. Les jeunes ont tendance à banaliser le geste mais il faut penser à ceux qui le subissent."

Des sanctions disciplinaires et pénales

"Tout adolescent qui pratique une olive sur l’un de ses camarades encourt des sanctions disciplinaires au sein de son établissement", indique Maître Valérie Piau, avocate en droit de l’éducation et auteure de Le guide Piau, le droit des élèves et des parents d’élèves aux éditions l’Etudiant. Cela peut aller de l’avertissement à l’exclusion de l’élève durant huit jours et, dans les cas les plus graves, jusqu’à l’exclusion définitive de l’élève prononcée par le conseil de discipline réuni par le chef d’établissement mais bien évidemment, "ce qu’il faut, c’est veiller à faire cesser le jeu". La loi prévoit également des sanctions pénales en fonction de la qualification retenue : agression sexuelle, violence, harcèlement.

S’agit-il d’actes, de brimades répétés ou au contraire d’un acte isolé ? "Tout dépend du contexte et des faits", précise Maître Piau. Dans certains cas, la qualification d’agression sexuelle peut être retenue. "Ce peut être un geste à caractère sexuel d’atteinte à l’intégrité physique", confirme Me Valérie Piau. Toute personne qui pratique ce geste encourt une peine de 5 ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende. Et s’il est répété, "cela devient une forme de harcèlement", ajoute l’avocate.

Une proposition de loi visant à combattre le harcèlement scolaire est en préparation. Cette proposition de loi vise à la fois les élèves mais également les étudiants dans le supérieur. Elle vise une modification du code de l'éducation et la création d'une infraction pénale spécifique de harcèlement scolaire.

Aujourd’hui, selon un rapport de l’UNICEF, un élève sur dix est victime de harcèlement à l’école au cours de sa scolarité.

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